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4 juil. 2022
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Le gouvernement enfin remanié, l'opposition moque des "chaises musicales"

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AFP
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4 juil. 2022

Alliés de LREM promus, Damien Abad exfiltré: le gouvernement a été enfin remanié lundi matin, deux semaines après les législatives, avec l'objectif de lancer le second quinquennat d'Emmanuel Macron. Il est déjà critiqué par les oppositions qui dénoncent un "jeu de chaises musicales".


La Première ministre Elisabeth Borne en visite à l'hôpital René-Dubos à Pontoise, le 1er juillet 2022. - POOL/AFP



L'ex-ministre de la Santé Olivier Véran, actuel ministre des Relations avec le Parlement, a été nommé porte-parole du gouvernement, poste occupé depuis un mois et demi par Olivia Grégoire, et sera "chargé du renouveau démocratique". M. Véran est lui-même remplacé par l'actuel ministre du Commerce Franck Riester, et Mme Grégoire devient ministre des PME, du commerce, de l'artisanat et du tourisme.

Damien Abad (Solidarités et personnes handicapées), objet d'une enquête du parquet de Paris pour tentative de viols après la plainte d'une femme et d'un troisième témoignage à son encontre lundi matin sur BFMTV, sort du gouvernement. Il est remplacé par le patron de la Croix Rouge Jean-Christophe Combe.

Alors que le camp macroniste ne compte plus qu'une majorité relative à l'Assemblée nationale après la claque des législatives, Christophe Béchu, un proche d'Edouard Philippe, allié de LREM avec son parti Horizons, est promu ministre de la Transition écologique, en remplacement d'Amélie de Montchalin, battue aux élections législatives, en plus du portefeuille de la Cohésion des territoires qu'il occupait jusque-là.

La députée Horizons Agnès Firmin Le Bodo est nommée ministre déléguée à l'Organisation territoriale et aux professions de santé, tandis que le MoDem Jean-Noël Barrot sera chargé à Bercy de la Transition numérique et des télécommunications.

Battue également lors des législatives, la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon est remplacée par l'urgentiste François Braun, qui sera aussi chargé de la Prévention.

Parmi les entrants, la cheffe économiste de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) Laurence Boone secrétaire d'Etat chargée de l'Europe en remplacement de Clément Beaune, qui part aux Transports.

Olivier Becht (Renaissance) est nommé ministre délégué au Commerce extérieur, l'ancien préfet Jean-François Carenco ministre délégué des Outre-mers auprès du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin en remplacement de Yaël Braun-Pivet, élue présidente de l'Assemblée nationale fin juin. Le député LREM Hervé Berville sera secrétaire d'Etat à la Mer, en remplacement de Justine Benin, elle aussi battue aux législatives.

C'est aussi le retour de l'ex-ministre Marlène Schiappa, nommée secrétaire d'Etat chargée de l'Economie sociale et solidaire et de la vie associative.

"Compétents" et "politiques"



Ce remaniement, puis le discours de politique générale prononcé par Elisabeth Borne mercredi - pour lequel elle n'a toujours pas dit si elle solliciterait la confiance des députés par un vote - doivent permettre de clore ce qui a paru comme une longue période de flottement pour l'exécutif, depuis la réélection d'Emmanuel Macron le 24 avril, il y a près de deux mois et demi.


Edouard Philippe, alors Premier ministre (d) et Agnès Firmin Le Bodo, alors députée Horizons, à la mairie du Havre, le 31 janvier 2020. - AFP/Archives


 
L'exécutif devait résoudre une équation complexe. D'abord remplacer les trois ministres qui ont échoué aux législatives, toutes des femmes: Amélie de Montchalin, Brigitte Bourguignon et Justine Benin. Sans compter Yaël Braun-Pivet.

Mais aussi parvenir à un subtil dosage des représentants des différentes forces politiques alliées de la majorité après les résultats décevants des législatives. D'aucuns, y compris dans la majorité, dont le président du MoDem François Bayrou, avaient appelé dans ce contexte à la nomination de ministres au profil "politique", et non technocrate.

Il s'agissait aussi de régler le cas sensible de Damien Abad, caillou dans la chaussure de l'exécutif.

Chrysoula Zacharopoulou, la secrétaire d’État chargée du Développement qui fait face à deux plaintes pour viol déposées par des patientes de son cabinet de gynécologie, quant à elle reste.

"Galère de recrutement"



Les premières réactions de l'opposition sont sévères. "La Macronie en galère de recrutement", a tweeté la présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, Mathilde Panot, en raillant "des grandes consultations des forces politiques qui durent deux semaines pour au final… faire revenir Marlène Schiappa", tandis que le porte-parole du PCF Ian Brossat critiquait un "nouveau jeu de chaises musicales au gouvernement".

La députée EELV Sandrine Rousseau a, elle, dénoncé la reprise du portefeuille de la Transition écologique par Christophe Béchu, "jamais croisé sur la moindre lutte écologiste".

Point commun des nouveaux membres du gouvernement, leur capacité à "pouvoir partager la feuille de route qui a été choisie par les Français" avec l'élection de M. Macron, avait fait valoir dimanche la présidente du groupe LREM à l'Assemblée nationale Aurore Bergé, laissant entendre que les oppositions qui réclament un projet "amendé" en seront pour leurs frais.

Maintenant formé, ce "collectif" est "installé définitivement, parce que nous sommes là pour durer", et va devoir "répondre aux préoccupations des Français", au premier rang desquelles celle du pouvoir d'achat, a-t-elle rappelé.

Le tant attendu projet de loi sur le pouvoir d'achat arrivera devant l'Assemblée nationale le 18 juillet, avec pour objectif son adoption "avant la fin du mois de juillet et début août maximum, pour avoir des effets très rapides pour les Français", a souligné dimanche Yaël Braun-Pivet.

Les députés LR ont d'ores et déjà fixé des "conditions sine qua non" (carburant à 1,50 euro le litre, revalorisation du travail, baisse de la CSG pour les retraités) pour qu'ils votent le texte, a averti le patron du groupe, l'ex-ministre Olivier Marleix, sur France 2 lundi matin.

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