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19 juin 2019
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Le groupe Beaumanoir recrute ses futurs cadres sur la plage de Saint-Malo

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19 juin 2019

Pour certains métiers du siège (style, digital...), recruter hors de Paris reste un défi pour les entreprises de mode installées en région. C’est le constat que dresse le groupe Beaumanoir, installé depuis 1985 à l’entrée de Saint-Malo en Bretagne, qui a montré ses plus beaux atours le 14 juin par le biais d’une grande journée de job-dating organisée pour la première fois sur la plage de Bon-Secours.


L’événement « Beaumanoir on the beach » a pris ses quartiers devant l’îlot du Grand Bé, en contrebas de la vieille ville. - FashionNetwork


Mobilier blanc, transats, musique jazzy diffusée par un DJ et confiseries à disposition… L’ambiance concoctée par le propriétaire des enseignes Cache Cache, Bonobo, Morgan et Bréal tenait plus de la soirée privée en bord de mer que d’une session de recrutement.

Et pourtant, 60 postes étaient à pourvoir : une cinquantaine de candidats – certains venant de loin - avaient été présélectionnés après la réception de 700 CV. Ceux-ci ont passé des entretiens d’une vingtaine de minutes avec des membres de l’équipe RH et dans l’après-midi, il était possible à d’autres aspirants d’être reçus sans rendez-vous.

Au pied des remparts de la cité corsaire, sous un soleil prometteur, le groupe offrait ainsi une jolie carte postale aux postulants. Un décor nécessaire tant il est parfois ardu d’inciter de futurs cadres à venir s’installer à Saint-Malo. « Nous avions déjà organisé des journées de recrutement à Lille et Paris, dans nos flagships, mais c’est la première fois que nous le faisons chez nous à Saint-Malo sur nos métiers ‘siège’ », expose Sylvain Lecomte, DRH du groupe qui emploie au total 11 000 personnes, dont 5 000 en France pour une moyenne d’âge de 32 ans.


Le groupe rencontre une pénurie de talents dans les métiers du style et des achats, selon son DRH Sylvain Lecomte. - FashionNetwork


« La communication au quotidien est centrée sur nos marques, qui sont très connues, au contraire du groupe. Or celui-ci a des atouts qu'il doit montrer en travaillant son image pour se démarquer, poursuit-il. Nous avons des difficultés pour recruter et faire venir des cadres, notamment dans les métiers de la création et des achats, qui sont en général plutôt occupés par des urbains. Aujourd’hui, de plus en plus de personnes autour de la quarantaine, avec enfants, ont la volonté de s’offrir une meilleure qualité de vie : nous devons surfer là-dessus et montrer les évolutions de carrière que nous proposons. »

Dans un second temps, après l’entretien, des responsables de différents départements (communication, marketing, logistique…) étaient aussi disponibles dans un petit salon improvisé sur le sable pour répondre aux questions des candidats, parler de l’environnement de travail ou les rassurer.


Cornets de glaces, photomaton et présentation des nouvelles collections du groupe étaient au programme. - FashionNetwork


La société travaille également sur l’un des freins majeurs à la mobilité géographique sur le plan professionnel, à savoir l’activité du conjoint. Pour cela, le groupe prend part depuis neuf mois à un programme de coopération réunissant une quarantaine d’entreprises de la région de Saint-Malo. Dès qu’un candidat en couple est pressenti pour un poste dans l’une des sociétés, une recherche est effectuée auprès des autres entreprises pour identifier un emploi susceptible de convenir à son conjoint. « Nous avons déjà embauché une dizaine de personnes par ce biais », se félicite Sylvain Lecomte.

Au global, le groupe opère entre 150 et 200 recrutements par an. Un millier de personnes travaillent pour lui à Saint-Malo (45 000 habitants). « Le secteur de la mode recrute, mais il est par contre très exigeant et en difficulté. Le candidat doit savoir où il met les pieds, mais des carrières passionnantes sont au rendez-vous », conclut le DRH. Sur un marché plutôt morose, rappelons que le groupe a fait le choix de stopper son enseigne Scottage cette année, ce qui a occasionné la suppression de 142 postes. 70 % des salariés ont néanmoins été reclassés en interne.

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