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25 juil. 2019
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Le groupe Casino aggrave ses pertes mais réduit sa dette au premier semestre 2019

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25 juil. 2019

Comme d’autres acteurs de la grande distribution alimentaire, le groupe Casino (Géant, Casino, Monoprix, CDiscount...) connaît des difficultés financières et doit s’adapter aux changements de comportement des clients en matière de consommation. Pressé depuis plusieurs mois par les marchés d'éponger son passif, le groupe présidé par Jean-Charles Naouri livre ce 25 juillet ses résultats du premier semestre 2019, affichant des ventes en croissance mais des pertes accrues, et continuant d’organiser le recul de sa dette. Explications.


Monoprix fait partie du groupe Casino, aux côté de Naturalia, CDiscount, Franprix ou encore Leader Price. - Monoprix


Sur les six premiers mois de son exercice 2019 (au 30 juin), le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 17,841 milliards d’euros, en très légère hausse de 0,3 % (+3,5 % en organique), et a aggravé lourdement ses pertes à 232 millions d'euros au premier semestre (contre 64 millions l’année précédente), en raison notamment de son plan de cession d'actifs non stratégiques entamé il y a un an, a-t-il justifié dans son communiqué.

Les cessions d’actifs s’enchaînent en effet depuis fin 2018 pour réduire les foyers de pertes. A ce jour, 56 magasins ont été cédés, et 118 ont été fermés. Des filiales sont aussi vendues : en juin, il a cédé ses parts dans le distributeur Via Varejo au Brésil, et le 22 juillet, le groupe a signé avec GBH pour lui céder sa filiale Vindémia, active dans l’océan indien (gain potentiel : 219 millions d’euros).

Le groupe confirme l'ensemble de ses objectifs annuels, en annonçant "une accélération" de son désendettement. Alors que sa dette en France culminait à 4 milliards d’euros au 30 juin 2018, elle atteint aujourd’hui 2,9 milliards. Celle-ci baissera selon le groupe à moins de 1,5 milliard d’euros à fin 2020, et pourra être maintenue sous ce niveau, grâce « à l’achèvement du plan de cession de 2,5 milliards d'euros, dont 2,1 ont déjà été signés »,  et au fait qu’aucun dividende ne sera versé l’an prochain, faisant économiser 500 millions d’euros. Au global, la dette financière nette du groupe Casino au 30 juin 2019 est de 4,7 milliards d’euros, contre 5,4 milliards au 30 juin 2018.
 
Rappelons qu'en mai dernier, une procédure de sauvegarde a été ouverte pour la maison-mère Rallye, qui détient 51 % du groupe stéphanois mais aussi le groupe Go Sport, par le tribunal de commerce de Paris durant une période de six mois. Un moyen judiciaire pour une entreprise, qui n’est pas en cessation de paiements, de pouvoir réaménager sa dette et de bâtir un plan de sauvegarde pour redresser la tête (lire notre dossier sur les recours judiciaires en cas de difficultés de paiement) . Mais le groupe Casino martèle que la procédure ne concerne « pas le groupe Casino, ni ses activités, ni la poursuite de son plan stratégique en cours d’exécution ».

Le groupe Go Sport, qui s'est lui délesté de l'enseigne Courir en début d'année permettant de dégager une plus-value de 170 millions d'euros pour Rallye, a connu un premier semestre atone, générant 305 millions d'euros de revenus (+0,4 %, +2,1 % en comparable). Il y a deux jours, il a annoncé être en négociations exclusives en vue de céder sa filiale polonaise.

Le 12 juillet dernier, Rallye indiquait également avoir renégocié des financements structurés avec les banques sous la forme de ventes à terme et d'opérations d'échange sur actions, bénéficiant de nantissements sur des actions Casino pour une enveloppe totale de 231 millions d'euros.

Selon plusieurs analystes du secteur, différents scénarii pour la poursuite d’activité du holding semblent encore se dessiner : le rapprochement avec un autre acteur (le nom de Carrefour revenant régulièrement ces derniers mois), la mise en place d’autres cessions voire d’une vente à la découpe, ou bien encore un accord avec les créanciers… Avec le placement en sauvegarde, « Rallye achète du temps, pas une solution », a ainsi commenté Barclays.

Avec AFP

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