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17 mai 2019
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Le wax tient sa bible

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17 mai 2019

Docteure en anthropologie spécialisée dans le textile et la mode en Afrique, également lauréate du prix Millenium Award en Angleterre pour avoir fait découvrir l’Afrique à travers son patrimoine textile, Anne Grosfilley signe aux éditions de La Martinière l’ouvrage Wax, 500 tissus, à la fois carnet d’inspiration et bible sur l’histoire de la mode et du textile.


Wax, 500 tissus, aux Editions de La Marinière - DR

 
Déjà auteure de plusieurs ouvrages sur le sujet (African wax print textiles en 2014, Anthologie des tissus imprimés d'Afrique en 2017), celle qui a récemment apporté ses éclairages sur le sujet à Maria Grazia Chiuri pour Dior, comme elle l'a expliqué à FashionNetwork.com dans une interview récente, réunit à travers ce nouvel opus 500 tissus, raconte l’histoire de chaque dessin et invite à comprendre comment des classiques des années 1920 et 1950 ont traversé le temps pour séduire aujourd’hui les urbains du monde entier.
 
Découpé en quatre chapitres, l’ouvrage revient dans un premier temps sur les origines du wax et sur la première grande collection de tissus attribuée à l’Ecossais Ebenezer Brown Fleming, des créations au carrefour d’influences culturelles et à l’origine des premiers grands succès de cette matière.

S’ensuit une période courant de 1912 à 1970 où les manufactures de Suisse, des Pays-Bas et d’Angleterre produisent les principales étoffes en wax pour les marchés africains, puis l’âge d’or de 1970 à 1994 et l’émergence des Nana Benz, des femmes lancées dans le commerce transfrontalier de tissus entre le Ghana et le Togo. Une zone devenue la plaque tournante du commerce du wax, qui assure la distribution du tissu du Sénégal au Congo, en passant par la Côte d’Ivoire.


Tissu hirondelle, Vlisco - DR


Le livre se poursuit sur deux autres périodes, celle de la fin des années 1990 jusqu’au début des années 2000, qui voit le Nigeria s’imposer comme le nouveau marché du wax et la Côte d’Ivoire lancer le « wax made in Africa ».

La dernière partie du livre évoque la nouvelle période, celle de 2004 à aujourd’hui, marquée par la fin des quotas d’exportation du textile et le déferlement de tissus fabriqués en Chine, en Inde et au Pakistan, provoquant la fermeture d'usines textiles en Afrique de l’Ouest. Une période sombre contrée par le succès grandissant du wax, l'émergence d'une nouvelle génération de designers et la résistance d'entreprises spécialisées, à l'image de l'historique maison néerlandaise Vlisco et de sa filiale Uniwax.

Une filiale qui réussit à maintenir la production du wax made in Africa et à séduire les grandes maisons de luxe, à l'image de Dior, dont la collection croisière présentée à Marrakech fin avril arbore pour la première fois des imprimés wax. 

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