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Les clients affluent pour les soldes à Londres, mais "ça reste assez cher"

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5 janv. 2009


Soldes dans Oxford Street à Londres le 29 décembre 2008 - Photo : AFP
LONDRES (AFP) - "Ça reste assez cher, les réductions sont très limitées même s'ils annoncent 50 %", a confié Margaret Jones, Londonienne attirée sur l'artère commerçante d'Oxford Street par des promesses de soldes d'hiver faramineux en plein marasme économique.

Mais après avoir arpenté les allées du grand magasin John Lewis pendant une heure, c'est la déception : "Les soldes ne sont pas plus importantes que les autres années. Ca reste assez cher, les réductions sont très limitées même s'ils annoncent 50 %", a-t-elle indiqué à l'AFP.

"En plus, je ne suis pas certaine que ce soit calculé sur le vrai prix d'origine", a-t-elle ajouté, précisant avoir repéré avant Noël des vêtements dont le prix indiqué est supérieur à ce qu'il était avant les soldes.

Quand au meuble convoité, pas de chance : "il n'est pas soldé et on m'a dit qu'il ne le serait pas. Je vais quand même surveiller sur internet", a poursuivi Mme Jones, 59 ans. "J'essaie de réduire mes achats à cause de la crise", a-t-elle confié.

Une crise que Becka, 15 ans, a également ressenti au pied du sapin. "J'ai eu moins d'argent que les autres années", a-t-elle souligné.

Elle est venue de Felixstowe (sud-est de l'Angleterre) avec quatre camarades pour une journée de shopping à Londres, la première sans les parents. Ils ont tous un budget qui va de 35 à 225 livres en fonction des moyens du Père Noël.

"On est assez déçus. On n'a pas vu de réductions élevées. C'est toujours très cher. Et il n'y a pas grand chose de soldé en réalité", a noté Alsa, 15 ans.

Le groupe, trois filles et deux garçons, avoue d'ailleurs être sorti bredouille de plusieurs magasins pourtant très populaires auprès de la jeune clientèle.

Si certaines enseignes ont lancé les soldes avant Noël, les plus grandes chaînes de magasins ont patienté jusqu'au 27 décembre, journée traditionnelle d'ouverture des promotions.

Pour cette édition, des milliers de personnes appâtées par des promesses d'affaires mirobolantes n'ont pas hésité à attendre des heures sur les trottoirs et dans le froid pinçant de la nuit.

Mais affluence ne rime pas forcément avec chiffre d'affaires, a prévenu lundi le Consortium du commerce de détail britannique (BRC). Selon l'organisme, les dépenses sur la période festive vont être inférieures au cru 2007 à cause des perspectives économiques.

"Il n'y a aucune indication que les facteurs fondamentaux vont changer. Donc les clients vont rester réticents à la dépense et les commerçants vont devoir continuer à offrir des réductions et des promotions importantes pour tenter de les attirer", a indiqué un porte-parole du BRC.

Mais les commerçants "doivent être en mesure de réaliser une marge acceptable sur leurs ventes pour pouvoir couvrir leurs coûts", a-t-il précisé.

La chaîne John Lewis a encaissé 21,3 millions de livres au premier jour des soldes, soit une hausse de 7 % par rapport à 2007, mais ses concurrents sont peu diserts.

Ainsi, le centre commercial géant Bluewater (Kent) a annoncé 100 000 visiteurs (+ 10 %) le premier jour des soldes, mais aucun détail sur les achats. "Les magasins sont très contents", a simplement indiqué un porte-parole.

Les experts s'attendent à ce que les soldes ne soient qu'un bref sursaut dans les dépenses avant de longs mois de diète drastique. Dans un sondage d'ICM, 86 % des personnes interrogées ont indiqué avoir l'intention de réduire leurs dépenses en 2009.

Le décompte des victimes de la crise a déjà commencé: la chaîne Woolworths a fait faillite (800 magasins, 27 000 employés), le groupe de distribution de disques et DVD Zavvi (ex-Virgin Megastores) et le détaillant de thés et cafés Whittard, sont sous administration judiciaire. La chaîne de vêtements pour homme The Officers Club a été vendue à la hâte.

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