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11 mai 2007
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Les marques du luxe italiennes cherchent à pousser leur avantage en Inde

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11 mai 2007

Autre pays, autre méthode. Valentino, Dolce & Gabbana, Ferragamo et bientôt Armani. Les marques italiennes de luxe poursuivent en Inde l'offensive entamée en 1999.


Valentino campagne publicitaire printemps-été 2007

Malgré leur avance sur leurs concurrentes françaises, elles n'ont guère obtenu plus de résultats. Les exportations italiennes liées au textile se sont limitées l'an dernier à 46 millions d'euros, alors que l'Inde est le sixième plus important fournisseur de la péninsule dans ce secteur.

Aussi les patrons transalpins ont-ils décidé de se faire entendre. « Le temps passé à ouvrir quatre magasins en Inde permet d'en installer douze à Mexico. Les Indiens préfèrent discuter que faire des affaires », a lancé au représentant du ministre indien du Commerce et de l'Industrie Armando Branchini, le responsable d'Altagamma, pendant du Comité Colbert chargé de la promotion du luxe "made in France".

Avant de s'en prendre aux droits de douane trop élevés, « un désastre ». « Je connais des couples qui habitent Bombay et organisent des week-ends à Dubaï pour acheter des vêtements haut de gamme, parce qu'ils les paient là-bas 30 % moins chers qu'en Inde. On ne peut pas dire que cela soit bénéfique à votre économie », a-t-il déploré.

Une attaque à laquelle le gouvernement a rétorqué en faisant état des avancées réalisées depuis un an. « Il faut aujourd'hui 85 jours pour monter une affaire en Inde, contre 134 il y a quelques années, a insisté le secrétaire d'Etat au Commerce, Ajay Dua. La bureaucratie n'est-elle pas aussi lente en France et en Italie ? » Quant aux barrières douanières, elles visent d'abord à ne pas pénaliser les producteurs locaux, a-t-il précisé, tout en promettant de corriger la situation dans le cadre des négociations avec l'OMC.

Au-delà des déclarations, les Italiens sont passés à l'action. En juin, Altagamma a signé avec un promoteur anglais, McArthurGlen, un joint-venture qui construira des centres commerciaux réservés aux marques transalpines. Un accord entre l'Institut national du design à Ahemdabad et l'université Bocconi de Milan a aussi été conclu pour la création d'une formation liée à la mode.

Même le Premier ministre est à la manoeuvre. En février, Romano Prodi est venu, accompagné d'une forte délégation de patrons du textile et de la mode, dans quatre villes du pays. La concurrence avec les Français ? « Nous avons gagné la Coupe du monde de football, je ne dirai rien sur les marques françaises, si ce n'est que nous avons plus de fantaisie dans la création », juge, perfide, Michele Norsa, le directeur général de Ferragamo. Des allusions auxquelles reste sourd le comité Colbert : « N'oubliez pas que la majorité des marques italiennes appartient à des entreprises françaises », rappelle Elisabeth Ponsolle des Portes, sa déléguée générale.

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