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Fashion Jobs
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13 sept. 2007
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Les professionnels de la mode mécontents de l'organisation à New York

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AFP
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13 sept. 2007

NEW YORK, 13 sept 2007 (AFP) - La directrice éditoriale du Vogue américain a donné le la, à la fin de la Semaine de la Mode à New York : mépris, humiliations et attentes interminables sont trop souvent infligés à des professionnels pourtant indispensables à l'existence et au développement des marques.

"Ce n'est pas comme si c'était un gamin de 19 ans. Il a une gigantesque organisation derrière lui", a tonné Anna Wintour, commentant le retard de plus de deux heures lundi 10 septembre au soir du créateur vedette Marc Jacobs, dans une interview au quotidien britannique Daily Telegraph.

Peut-être sous l'influence de la colère, la journaliste, devenue célèbre depuis qu'elle a servi de modèle au best-seller "Le Diable s'habille en Prada", démolit la collection printemps-été très déstructurée et un peu hallucinogène du créateur quadragénaire.

Pourtant, Anna Wintour faisait partie des "happy few" qui avaient été avertis du retard, et qui avaient pu aller tranquillement dîner, tout comme la rédactrice de mode de l'International Herald Tribune, Suzy Menkes.

Tous les autres, acheteuses de grands magasins, créateurs d'accessoires, photographes, se sont vu signifier à leur arrivée à 20H30 devant les portes de l'ancienne armurerie de Manhattan : "circulez, et revenez dans deux heures", par des cerbères vêtus de noir et peu amènes.

"Cinq soirées de suite, cela suffit, je m'en vais", dit la rédactrice en chef de Glamour Cindy Leive.

"Je n'ai jamais attendu aussi longtemps depuis que je suis dans le métier, je regrette mais je pars", dit le PDG du magasin new-yorkais Bergdorf Goodman, Jim Gold, interrogé par le Women's Wear Daily. "Certains de mes collaborateurs sont restés, mais c'est une semaine très chargée, et ils sont très fatigués", ajoute-t-il.

Outre les attentes, qui ne laissent presque plus de temps pour aller découvrir les nouveaux talents, le monde de la mode se plaint aussi de la distribution des invitations. Contraints de supplier, de biaiser, ils se voient parfois écartés en dépit de tout bon sens. "Ils pourraient regarder les taux d'audience avant de nous refuser des sièges", dit Renata Espinosa, rédactrice en chef de fashionwiredaily.com, un site internet anglophone.

Elle vient de se faire prier de se lever pour laisser sa place à Kat DeLuna, une chanteuse d'origine dominicaine de 19 ans qui arrive avec deux de ses amis, sous les crépitements des flashs des paparazzi.

"Je vois souvent accéder tranquillement au premier rang des rédactrices de magazines écrits dans des langues rares, à l'audience bien inférieure à la nôtre", ajoute-t-elle.

Un photographe d'agence, Emmanuel Dunand, a dû brandir la Une du New York Times de lundi 10 septembre avec une de ses photos du défilé Ralph Lauren pour qu'une chargée de relations publiques finisse par le laisser entrer à la présentation de la collection de Donna Karan. "Certains photographes qui travaillent pour de toutes petites entreprises entrent beaucoup plus facilement", constate-t-il.

"C'est vrai, il faudrait avoir plus systématiquement recours aux mesures d'audience, nous allons en parler avec les agences de relations publiques", promet Lisa Smilor, directrice associée du Conseil des Créateurs de Mode américains, présidé par la styliste Diane von Furstenberg.

Par Paola MESSANA

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