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5 oct. 2018
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Les salons de deuxième session disent merci aux acheteurs japonais

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5 oct. 2018

La Fashion Week de Paris est un événement incontournable sur la scène internationale... nettement moins pour les Français ? La question se pose particulièrement à l'issue de la Semaine de la mode qui vient de s'achever, avec un public toujours plus global et des représentants nationaux de plus en plus discrets. En tout cas, sur les rendez-vous BtoB que sont les salons, le marché français a plutôt brillé par son absence.


Dans les allées de Première Classe, la nouvelle scénographie Dressing née de la disparition du salon prêt-à-porter Paris-sur-Mode - Première Classe


Evidemment, les incontournables grands magasins parisiens étaient là, tout comme les concept-stores clés de Paris ou de province, mais après eux ? Le nombre de représentants du marché multimarque français a baissé au global, mais particulièrement dans les salons Première Classe, Woman et Tranoï, qui se sont tenus du 28 septembre au 1er octobre.

Heureusement, les rendez-vous professionnels parisiens ont pu compter sur le public le plus fidèle de la Fashion Week : les acheteurs asiatiques. Si les représentants du jeune tissu multimarque chinois se font de plus en plus nombreux, jusqu’à dépasser les Coréens par exemple dans le visitorat de Première Classe, c’est surtout le contingent japonais qui a été salutaire pour les salons.

Après plusieurs saisons où le nombre des acheteurs nippons avait reculé, notamment depuis les attentats de 2015 à Paris, leur impact est clairement reparti à la hausse. Chez Woman, où ils représentent 40 % du visitorat global, ils se sont déplacés en nombre. « Ils viennent de nouveau avec de très grosses équipes sur place, après avoir fait des Fashion Weeks a minima. Isetan par exemple a envoyé vingt personnes cette saison à Paris », témoignait Antoine Floch, cofondateur du salon.
 
A Tranoï et Première Classe, même constat. Dans les allées de ce dernier, le Japon reprend d’ailleurs la tête du top acheteurs internationaux devant l’Italie. Au global, la fréquentation de cette édition de Première Classe dans une nouvelle configuration, intégrant notamment du prêt-à-porter et de la lingerie, s’est affichée en léger recul. Mais les organisateurs du salon se sont montrés satisfaits de la nouvelle voie choisie, voulant accompagner les détaillants, particulièrement français, vers le passage à un parti pris concept-store qu’ils considèrent comme la voie du salut pour eux.

« Le format Dressing, parsemant les halls accessoires de marques avec une scénographie vraiment nouvelle a été très apprécié et nous allons le reconduire », affirme ainsi Frédéric Maus. Le responsable du nouvel espace Exposed « emprunté » à Eurovet a lui aussi apprécié son incursion chez Première Classe. « La présence d’Exposed démontre l’importance et l’attractivité de la lingerie, de la corsetterie et du swimwear au sein d’un événement qui célèbre les accessoires de mode. Cette saison, nous soulignons la qualité du visitorat, notamment asiatique, reçu au sein de cet espace. L’underwear y est un secteur en plein développement ! » a estimé Matthieu Pinet.
 
Chez Woman, la tendance globale du visitorat était positive, même si les dates de la Fashion Week de Paris en tomber de rideau de la saison et la concurrence des événements BtoB de juin ont rééquilibré les débats. Fin septembre n’est plus le point d’orgue, mais au global Antoine Floch juge le bilan satisfaisant. « Le vendredi, jour où nous ouvrions tous en même temps, a été calme, mais le samedi et le dimanche plutôt bons. Les commandes fermes des acheteurs, notamment asiatiques, c’était d’un bon niveau », a-t-il déclaré.
 
Côté Tranoï, le visitorat était stable par rapport à l’an dernier, les hausses chinoise et surtout japonaise compensant le recul des Français, qui pèsent désormais pour un cinquième seulement du total. Si les organisateurs notent que les concept-stores nationaux sont bien venus, les multimarques très peu. Et de préciser le besoin d’identifier de nouveaux profils d’acheteurs pour compenser cette déperdition.
 
Le format salon est donc challengé actuellement, boudé par des acheteurs français secoués sur leurs bases par le contexte économique, mais aussi par d’autres formes de présentations commerciales comme les showrooms. Alors autant s’emparer soi-même de la question. L’organisateur de Tranoï était en effet très satisfait de la première de son nouveau rendez-vous rassemblant des showrooms internationaux sous un seul toit, l’Atelier Richelieu. Un nouveau métier de facilitateur entre ces commerciaux étrangers amenant leur sélection de marques à Paris et les visiteurs qui semblent répondre à un véritable besoin.    
 
Si le format showroom international rencontre son public à Paris, cela n’empêche pas les organisateurs de salons de vouloir renforcer encore la relation en passant eux-mêmes les frontières. Car leur autre diversification se fait à l’étranger. Alors que Man/Woman prépare la nouvelle édition de son rendez-vous tokyoïte les 18 et 19 octobre, Tranoï tiendra une soirée de pré-lancement le 14 à Shanghai pour annoncer son arrivée prochaine avec un événement en terres chinoises.

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