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23 oct. 2012
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Lin: les professionnels internationaux pour la première fois rassemblés

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23 oct. 2012

Le 19 novembre se tenait à Bruxelles le 1er Congrès International des professionnels du lin. Un événement, organisé en marge du 63ème congrès de la Confédération Européenne du Lin et du Chanvre, qui marque le lancement officiel du nouveau visa qualitatif European Flax.

Les représentants des professionnels chinois, européens, indiens et japonais du lin réunis à Bruxelles

Mais les professionnels retiendront surtout le rassemblement inédit des professionnels chinois, japonais et indiens autour de leurs confrères européens. Il faut dire que les passionnés du lin officiaient jusqu’à il y a peu de manière indépendante, chaque marché de son côté. Il aura fallu attendre 2011 pour voir les fédérations chinoise et japonaise visiter successivement leurs homologues européens, qui pèsent 70% de la production mondiale. Il faut dire que la CELC, par son programme de promotion soutenu par l’Union européenne, Be Linen, a fait des envieux. Si bien que les autres fédérations ont toutes salué la politique entreprise.

"Après avoir visité le Dream Lab de la CELC à Paris, je souhaite que la confédération en ouvre prochainement un à Tokyo", a ainsi expliqué Tokiaki Iida, président de l’association japonaise de promotion du lin Asabo. "Ce que nous attendons de la CELC, c’est un maximum d’informations sur la transformation et le traitement du lin, durant nos coopérations futures. Et j’aimerais organiser des relations bilatérales entre les entreprises japonaises et leurs homologues chinois".

Des homologues venus en nombre pour participer aux échanges. "Nous envisageons d’organiser le 1er forum international des produits de lin en septembre 2013, en parallèle des salons de l’habillement de Shanghai", a d’ailleurs annoncé Xu Jixiang, président de la fédération chinoise CBLFTA, qui demande cependant aux Européens de davantage s’investir sur son marché. "La CELC doit mobiliser auprès des gouvernements les fonds pour développer le marché chinois du lin, ce qui permettrait d’augmenter les exportations vers la Chine", souligne le président. "Il faut parvenir à harmoniser les normes internationales. Et nous souhaitons également demander aux fournisseurs européens de faire des efforts pour stabiliser le prix du lin. Il faut que les producteurs s’organisent".

"Je forme le vœu que nos amis chinois puissent convaincre leur gouvernement de l’importance d’une promotion de la filière", a pour sa part insisté le président de la CELC, Frédéric Douchy, qui confiait plus tôt voir là un enjeu clé de ce congrès. "La filière est désormais bel et bien internationale", explique-t-il. "Nous allons devoir trouver des solutions à nos différences. Et ainsi augmenter nos parts de marché avec pour seul concurrent les autres fibres. Cet avenir passe par la solidarité, et non par la concurrence entre nous".

Mais ce sont les représentants de la filière indienne qui semblent le mieux avoir résumé l’enthousiasme de ce congrès, et des débouchés ouverts. "En Inde, nous croyons que la charte de la CELC est l’avenir de la promotion du lin dans le monde", a ainsi souligné Thomas Varghese, PDG de l’entreprise indienne Aditya Birla. "C’est pourquoi je suis heureux du programme européen Be Linen. Mais cela doit dépasser les frontières de l’Europe. Acheter du lin reste difficile. Les clients savent à quoi s’attendre avec la laine ou le coton. Le lin est plus difficile à appréhender. L’investissement dans la technologie est donc nécessaire pour faire évoluer notre offre. Nous devrons notamment mettre en avant les mélanges du lin avec le coton, le cachemire, la soie…".

Thomas Varghese cite notamment en exemple la politique de promotion du coton menée aux Etats-Unis au début de XXème siècle, et qui popularisa la matière. "Woolmark devrait aussi être un modèle à suivre pour notre filière", prend-il comme autre exemple. "Leur logo est aujourd’hui connu dans le monde entier, et leur programme de formation réputé. Il faut créer une norme, une identité claire pour le lin. Et celle-ci doit naitre ici, en Europe".

Un avis partagé par Alberto Paccanelli, président d’Euratex (confédération européenne du textile et de l’habillement). "Il faut que les entreprises européennes du lin soient reconnues comme les Maîtres" explique-t-il. "Mais ne nous hâtons point. Avec les marques Club Masters of Linen et European Flax, nous pensons que nous pouvons satisfaire de nombreux objectifs de la communauté agricole. Nous espérons que cela permettra de développer nos parts de marché. Si tel est le cas, du producteur au distributeur, tous en profiterons, puisque le gâteau à partager n’en sera que plus gros".

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