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Londres : sus au Brexit blues

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16 févr. 2019

(AFP) - Le Brexit vous empêche de dormir ? La Fashion Week de Londres a trouvé le remède : portez de la couleur, rien que de la couleur.

Bora Aksu automne-hiver 2019/20


C'était inévitable : à six semaines de la date prévue pour la sortie du Royaume-Uni de l'UE, le 29 mars, il eût été fort surprenant que ce sujet brûlant, cause de profonds bouleversements dans la société britannique, ne soit pas abordé lors du grand rendez-vous britannique de la mode, consacré aux collections femmes automne-hiver 2019-20, qui s'est ouvert vendredi.

Parmi les premiers à défiler, le Turc Bora Aksu a lancé l'offensive anti-stress en présentant une collection « optimiste » et « colorée », pour insuffler « un peu d'espoir » en ces heures « sombres », a-t-il expliqué à l'AFP, en faisant directement référence au « Brexit ».

Résultat ? Une palette claire, pastel, éthérée, presque estivale: blanc, beige, lilas, vert menthe, rose pêche. Les matières, dentelle, tulle et organza, sont légères, fluides ou vaporeuses, et composent une garde-robe empreinte de lyrisme, propice au rêve et à la contemplation.

« Je crois qu'on a besoin de moins de noir et plus de couleurs, et, de manière générale, de plus d'espoir dans la vie », a déclaré le designer, basé à Londres.

Brexit et mode ne font pas bon ménage : selon une enquête du cabinet-conseils Fashion Roundtable, 96 % des professionnels du secteur au Royaume-Uni ont voté pour rester dans le giron européen lors du référendum de juin 2016. Les créateurs redoutent tout particulièrement un Brexit sans accord, synonyme d'un retour des formalités douanières.

« Dans le contexte de Brexit, jamais le discours qui doit accompagner notre industrie créative n'a été aussi important », a souligné vendredi matin Caroline Rush, directrice du British Fashion Council, organisateur de la Fashion Week, lors de la cérémonie d'ouverture.

« Notre rôle est de continuer à interpeller (...) le gouvernement sur les besoins du secteur », a-t-elle développé, appelant au maintien de la libre circulation des biens, sans droits de douane ni contrôles.

Dimanche, c'est Burberry

Un des temps forts de la Fashion Week aura lieu dimanche, avec le deuxième défilé du nouveau styliste de Burberry, Riccardo Tisci.

Le designer italien, ex-Givenchy, a pris en mars 2018 la succession de Christopher Bailey, avec pour mission de donner un nouveau souffle à la vénérable maison fondée en 1856. Les ventes ont été mitigées en fin d'année, dans la lignée de celles des dernières années. Le créateur a affiché ses ambitions dans Vogue en déclarant vouloir « préserver l'héritage Burberry », mais aussi « aller avec le temps, avec la modernité ».

Pour l'anecdote, le défilé aura lieu le dimanche 17 à 17h locales (17h GMT), 17 étant le chiffre fétiche de l'Italien: @riccardotisci17 (sur Instagram) avait quitté sa famille à 17 ans pour se lancer dans la mode.

La Fashion Week proposera le même jour la nouvelle collection Victoria Beckham. La spécialiste du chic et sobre, habituée des podiums new-yorkais, a fêté l'an passé les dix ans de sa marque en défilant pour la première fois à Londres.

Créatrice désormais respectée dans le paysage de la mode, l'ancienne Spice Girl navigue encore en eaux troubles côté finances, avec des pertes en hausse à 10,3 millions de livres (11,7 millions d'euros) pour l'année 2017, selon des chiffres publiés en décembre.

La journée de dimanche verra également défiler deux icônes de la culture punk rock britannique, Vivienne Westwood et Pam Hogg, mais aussi le Français Roland Mouret, maître dans l'art de sublimer le corps féminin, et Fashion East, l'incubateur de talents de Lulu Kennedy.

Du gros aussi lundi, avec Roksanda, J.W. Anderson, Christopher Kane et David Koma, quatre stylistes incontournables de la scène britannique.

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