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Louis Vuitton en conflit avec une artiste danoise

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6 mars 2011

Louis Vuitton
www.NadiaPlesner.com
COPENHAGUE, 6 mars 2011 (AFP) - L'artiste danoise Nadia Plesner est de nouveau en conflit avec le géant français de la maroquinerie Louis Vuitton, qui exige qu'elle retire la représentation d'un sac de sa dernière oeuvre "Darfurnica", a-t-on appris dimanche auprès de l'intéressée.

Sur ce très grand tableau, à la scénographie directement inspirée du célèbre "Guernica" de Picasso, la Danoise mêle des représentations sur les massacres au Darfour (enfant famélique, cavalier armé), avec Paris Hilton, un logo Facebook et un sac à main blanc, quasi-identique à un modèle Vuitton.

"Louis Vuitton dit que c'est son sac. Bien sûr, il lui ressemble, mais c'est voulu comme une caricature, et d'ailleurs il n'y a pas le logo", explique Nadia Plesner à l'AFP, en soulignant qu'il y a aussi des représentations d'un sac Chanel et d'un sac Hermès dans l'oeuvre.

"Guernica était inspiré de photographies de presse. J'ai décidé d'en faire une version moderne avec la représentation médiatique d'aujourd'hui, pleine de célébrités et de produits", souligne-t-elle.

Cette Danoise de 29 ans, qui travaille aux Pays-Bas, explique qu'elle va tenter de faire appel la semaine prochaine d'une injonction d'un tribunal de La Haye saisi par Louis Vuitton de payer 5.000 euros d'amende par jour d'exposition ou de présence de la toile sur Internet.

"Je l'ai reçue fin janvier, ça veut donc dire que je leur dois quelque chose comme 190.000 euros. C'est complètement fou", s'étrangle Nadia Plesner.

En 2008, Nadia Plesner avait déjà été au centre d'un conflit remarqué avec Louis Vuitton (groupe LVMH) sur le thème du Darfour.

Elle avait provoqué la fureur de la marque avec des T-shirts représentant un enfant noir affamé du Darfour portant un sac à main Vuitton et un chihuahua très en vogue chez les people, que l'on retrouve aujourd'hui sur "Darfurnica".

"J'avais dû à l'époque arrêter parce que je ne pouvais plus payer mon avocat", se souvient-elle. "Il m'avait conseillé de faire une oeuvre plus classique. Avec les t-Shirts, Vuitton pouvait toujours dire que c'était un objet commercial et ma liberté artistique était donc plus limitée".

L'artiste a obtenu le soutien d'un musée de Herning, au Danemark, qui doit exposer "Darfurnica" dans deux semaines pour la défendre au nom de la liberté d'expression.

http://www.nadiaplesner.com/Website/darfurnica.php

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