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Clémentine Martin
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8 mars 2021
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Mango accuse un recul de 22,4% de son chiffre d’affaires malgré un boom de la vente en ligne

Traduit par
Clémentine Martin
Publié le
8 mars 2021

Pour contrer l’impact de la pandémie, Mango peut compter sur les bonnes performances de son canal digital. La marque de mode espagnole a conclu l’exercice 2020 avec un chiffre d’affaires de 1,842 milliard d’euros, en recul de 22,4% par rapport aux 2,374 milliards d’euros de 2019, qui avaient marqué un record. En revanche, les ventes en ligne sont en croissance de 36% et insufflent une bouffée d’air frais à l’enseigne. Avec 766 millions d’euros, le digital représente déjà 42% du chiffre d’affaires total de la société catalane.


Le canal digital représente déjà 42% du chiffre d’affaires total de Mango - Mango


L’EBITDA, quant à lui, atteint 193 millions d’euros et perd un point seulement par rapport à l’exercice 2019. Un chiffre à prendre avec des pincettes, car il est obtenu après application de la nouvelle norme NIIF-16 pour la première année par le groupe textile. Si l’on ne tient pas compte de l’effet de cette nouvelle norme, il n’atteint que 21 millions d’euros. En revanche, 2020 représente la cinquième année consécutive de réduction de la dette bancaire nette de la société: son montant baisse de 20%, passant de 194 à 156 millions d’euros.

La présentation des résultats financiers annuels de Mango a eu lieu lundi 8 mars. Pour plus de clarté, l’entreprise a tenu à séparer son exercice en quatre périodes différentes. La première correspond aux mois antérieurs à la pandémie, avec des ventes en croissance de 8%. Cette évolution positive s’est évidemment arrêtée pendant la première vague, de mars à juin, une phase durant laquelle toutes les boutiques de la marque ou presque étaient fermées totalement ou partiellement. Durant cette période, la vente en ligne en est arrivée à représenter 93% des ventes de la société, permettant de "limiter la chute totale de [ses] revenus à 50%".

Avec la réouverture progressive de son parc de boutiques, Mango est ensuite passée par une "phase de récupération", avec des ventes "en recul de 6% seulement par rapport à l’année précédente" au mois d’octobre. Enfin, les deux derniers mois de l’année correspondent à la deuxième vague de la pandémie et ont été émaillés de mesures restrictives et de fermetures temporaires de boutiques, alors que le Web connaissait quant à lui "une belle progression" de son chiffre d’affaires pendant les campagnes du Black Friday et de Noël.

La vente en ligne représente déjà 42% du chiffre d’affaires



"Nous avons vécu une année absolument exceptionnelle et inédite pour tous", reconnaît le PDG de Mango Toni Ruiz. "Grâce à l’accent que met Mango depuis 20 ans sur la vente en ligne, elle a représenté 42% de notre chiffre d’affaires en 2020 (contre 24% en 2019, ndlr). Dans notre secteur, ce chiffre est extraordinaire et nous donne un avantage concurrentiel énorme", salue-t-il avec optimisme.

Malgré la baisse de 43% du chiffre d’affaires du canal physique, entraînée par les mesures de restrictions imposées par les autorités sanitaires de chaque pays (allant de la fermeture totale des boutiques à la réduction des horaires d’ouverture ou de l’affluence), les comptes de l’entreprise ont bénéficié d’une bouffée d’air frais grâce aux 36% de croissance du canal digital, dont le chiffre d’affaires atteint 766 millions d’euros en 2020. Cette hausse significative dans les 85 pays où Mango dispose d’une présence en ligne est particulièrement notable sur certains de ses principaux marchés, comme la France, l’Italie et le Portugal, avec des chiffres en hausse "de près de 100%, voire plus".

En automne dernier, Mango a fêté le vingtième anniversaire de sa boutique en ligne, dont les visites ont augmenté de 25% avec 750 millions de visiteurs. Pour 2021, la société s’est fixée un objectif de chiffre d’affaires d’un milliard d’euros à travers ce canal. Pour y arriver, Mango met en œuvre différents projets comme l’hyper-personnalisation de l’expérience client, l’utilisation de nouvelles technologies d’intelligence artificielle pour améliorer le service après-vente et le renforcement de l'omnicanalité.

"Nous pouvons être satisfaits du travail que nous avons réalisé en cette année si difficile. Nous avons atteint des niveaux de chiffre d’affaires raisonnables si l’on tient compte du contexte et nous avons encore accéléré le projet de transformation digitale de l’entreprise", souligne son principal dirigeant. Il n’hésite pas à insister sur "l’énorme effort réalisé par la meilleure équipe possible. Grâce à tout le monde, la situation financière et organisationnelle de la société reste très solide".

 

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