RIO DE JANEIRO, 13 jan 2007 (AFP) - Le métissage et le riche artisanat du Brésil donneront le ton des défilés de la semaine de la mode à Rio, le "Fashion Rio", qui s'ouvre dimanche 13 janvier à la Marina da Gloria située en face du célèbre Pain de Sucre.

De gauche à droite : Tito Bessa, le mannequin Raica Oliveira, le styliste Henri Alavez poses le 11 juin 2006 à Rio de Janeiro - Photo : AFP

Selon les organisateurs, Gisèle Bündchen, la top-modèle la plus célèbre du Brésil sera de nouveau l'étoile des défilés où les mannequins trop maigres ont été refusés dans le cadre d'une campagne contre l'anorexie, à la suite du décès d'une top-modèle de 21 ans en novembre dernier à Sao Paulo qui ne pesait plus que 40 kilos pour 1m74.

Durant six jours, 36 stylistes présenteront leur collection automne-hiver (austral) 2007 inspirée de la diversité culturelle et raciale du géant sud-américain.

"Nous allons montrer que la fusion culturelle du Brésil se reflète aussi dans la mode; ces mélanges d'un pays métis avec tant de différences entre le nord plus africain et le sud plus européen", a affirmé Eloysa Salomao, l'une des organisatrices du Fashion Rio.

La diversité brésilienne s'affichera non seulement dans les motifs mais aussi dans les matériaux employés pour la confection.

"Le Fashion Rio va traiter de l'union entre la culture populaire et la modernité, le métissage culturel brésilien et le recours à l'artisanat textile", a ajouté Salomao.

La styliste Marcia Ganem

La styliste Marcia Ganem a utilisé une ample gamme de couleurs sur des petites pierres et des coquillages dans les tons typiques de sa Bahia natale, l'Etat du nord-est du Brésil où les esclaves africains ont laissé une marque indélébile.

Des stylistes du sud-est du Brésil ont également puisé leur inspiration dans l'artisanat du nord-est du Brésil et notamment dans les fameuses dentelles et borderies. Ils ont commandé des pièces aux artisans de la région où l'art se perpétue de mère en fille.

Parallèlement au Fashion Rio, un groupe de prostituées de Rio présentera le dernier jour des défilés, le 19 janvier, la nouvelle collection de leur marque Daspu lancée il y a un an "pour lutter contre les stigmates de la profession", selon elles.

Intitulée "Puta Arte", la nouvelle collection est inspirée de l'art majeur des prostituées, "celui de s'offrir aux yeux, aux désirs, aux fantasmes et aux touchers". Le défilé des mannequins-prostituées se déroulera dans une ruelle adjacente à la Place Tiradentes, en plein coeur de Rio, où les prostituées de Daspu font le trottoir.