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10 nov. 2022
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MIF Expo fait la part belle au textile-habillement tricolore

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10 nov. 2022

Le rendez-vous des produits fabriqués en France, Mif Expo, se tient du 10 au 13 novembre à la Porte de Versailles. L’habillement-chaussure en est une nouvelle fois un parent fort, avec près de 230 marques, ainsi qu’une Usine du Futur qui n’a pas manqué d’attirer l’attention de ministres et élus attendus sur place, sur fond d'ambitions d'indépendance industrielle de l'Hexagone.


MG/FNW


La grève de métro parisien les aura à peine freinés : bien avant l’ouverture des portes à 10h, une longue file de visiteurs se formaient aux portes du rendez-vous jeudi matin. Après jusqu’à une trentaine de minutes d’attente, les adeptes de la consommations Made in France pénètrent dans dans un hall 3 où se serrent (parfois trop) une multitude de stands aux scénographies allant du plus minimalisme à l'extravagant. Car, loin du seul exercice de mise en valeur des productions locales, MIF Expo est en effet devenu une foire commerciale évoquant les meilleurs aspects de la Foire de Paris.

Des canapés Duvivier fabriqués près de Poitiers depuis 1840 à la marque Le Slip Français, figure de proue de la renaissance d'une filière textile en France, le nombre d'exposants "a dû être limité à 1.000", au lieu de 800 l'an passé, a indiqué à l'AFP la fondatrice du salon, Fabienne Delahaye. Lors de sa première édition en 2012, le salon avait accueilli 70 exposants et 15.000 visiteurs.

"Il y a un véritable engouement pour le 'fabriqué en France" et une prise de conscience des effets délétères de la désindustrialisation qui a commencé dès les années 70 et culminé dans les années 2000", souligne Mme Delahaye, en ajoutant que le salon se place sous le signe des "savoir-faire". Un savoir-faire cette directement mis en scène au travers d'un espace créant ex-nihilo une usine textile, "L'usine du futur". Une initiative pédagogique inédite dont FashionNetwork avait proposé les images en avant-première, et où sont fabriqués des vêtements devant le public, grâce à 40 machines connectées sur le site, et quelque 80 ouvriers et ouvrières.


Bruno Le Maire avec Guillaume Gibault (Le Slip Français)etMartin Breuvart (Lemahieu) au sein de l'Usine du Futur - MG/FNW



Selon Fabienne Delahaye, les 18-30 ans viennent au salon MIF "pour des raisons écologiques", afin de privilégier les circuits courts et de lutter contre les émissions de CO2 causées par l'importation depuis des pays lointains. Les générations d'au-dessus insistent surtout sur "la préservation des savoir-faire" ou "la possibilité de faire réparer sur le territoire".

Les espaces mode et beauté représentent un tiers de l’offre de cette édition, qui proposaient par ailleurs massive zone Maison et Décoration, le très apprécié espace Gastronomie, sans oublier les pavillons des régions Normandie, Occitanie, Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine ou encore Auvergne Rhône-Alpes.

L’espace mode met lui en relief les produits forts de l’habillement Made in France. Que cela soit le jean, avec 1083, Dao, Le Gaulois ou Atelier Tuffery. Les chaussettes et sous-vêtements, avec Berthe, La Minette, Perin ou la Chaussette de France. La maille, avec Montlimart, Val de Saire, ou Missegle. Sans oublier la chaussure, via Ector Sneakers, Jules&Jenn, Gatine ou Le Formier. Le salon est l'occasion pour les bleus de travail Soubacq et le Bonnet de Montagne en laine mérinos pyrénéenne de cotoyer des marques installées comme TBS et Dim.


Bruno Nahan (Bugis, Fédération de la Maille, Lingerie et Balnéaire), Yves Dubief (Tenthorey, France Industrie), Christelle Morançais (présidente de région Pays de la Loire), Gilles Lasbordes (Première Vision) et Guillaume Gibault (Le Slip Français) - MG/FNW


Le salon a été inauguré jeudi en milieu d'après-midi par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Un passage attendu de pied ferme notamment par les représentants de la filière textile, qui ont récemment haussé le ton face aux mesures de soutien énergétique annoncées par Bercy, et jugées insuffisantes pour prévenir défaillances et délocalisations des productions tricolores.

"Il y a une vraie logistique de filière. En conséquence, si un maillon venait à être défaillant, c'est la filière textile-habillement dans son ensemble qui s'en trouverait fragilisé", a prévenu à l'occasion d'une table ronde Bruno Nahan, président de la Fédération de la Maille, de la Lingerie et du Balnéaire. Le dirigeant de l'entreprise Bugis relève pas ailleurs que la périlleuse crise énergétique actuelle a permis de "repenser des pratiques de sobriété, comme couper machines et chauffages, qui avaient été oubliée quand peut de valeur était accordée à l'énergie".


MG/FNW



Administrateur de France Industrie, Yves Dubief indique d'ailleurs que son entreprise Tenthorey vient d'investir dans de larges panneaux solaires, amenés à générer environ un cinquième des besoins de la structure. "Le textile a toujours été une industrie pionnière", a rappelé aux visiteurs celui au a pendant dix ans présidé l'Union des industries textiles. "Pionnière dans l'industrialisation, pionnière dans la mondialisation et les délocalisation. Et aujourd'hui dans la renaissance industrielle". Pour l'industriel, le succès du Made in France passera notamment par sa capacité à aller chercher des savoir-faire ailleurs en Europe. "Parfois, le made in local est plus important que le seul made in France".

"Cinq objets du quotidien maintenant fabriqués en France"



Le ministère de l’Économie a présenté mercredi soir un bilan des relocalisations industrielles et mis en valeur cinq objets du quotidien maintenant fabriqués en France: des tee-shirts en lin ou en chanvre (Linportant, Lemaitre Demeestere), des équipements pour vélos (CycleEurope, Ultima, Velox, MFC), de l'horlogerie (Pierre Lannier, Herbelin), des jouets (Doudou et Compagnie, Smoby, Ecoiffier, SentoSphère) et des chaussures (Chamatex).  


Thomas Huriez (1083), Olivier Ducatillion (Union des Industries Textile), Frank Boehly (Conseil National du Cuir), Yves Dubief (Tenthorey, France Industrie), Alexandre Saubot (Haulotte, France Industrie) et Olivier Balas (Union textile Auvergne-Rhônes-Alpes) - MG/FNW



Parmi les visites de responsables politiques annoncées pour ces quatre jours figurent les ministres Roland Lescure (Industrie), Olivia Grégoire (Économie sociale, solidaire et responsable) et Marlène Schiappa (Citoyenneté). Sont également annoncés les président(e)s de région Valérie Pécresse (Île-de-France), Christelle Morançais (Pays de la Loire) et Hervé Morin (Normandie), de même que quelques représentants de partis.

De grandes entreprises comme Well, Atol, Exacompta ou Dim sont présentes pour la première fois sur l'événement. Un seul industriel exposant non français est représenté au salon : le groupe japonais Iris Ohyama, mais qui produit des ventilateurs en France.

(avec AFP)
 

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