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18 sept. 2014
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Mode à Milan : variations chromatiques et géométriques

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18 sept. 2014

Milan, 18 sept 2014 (AFP) - Au deuxième jour des défilés milanais de prêt-à-porter féminin pour l'été prochain, les couturiers ont puisé leur inspiration dans l'art abstrait ou l'architecture moderne, innovant sur les formes, les matières et les couleurs.



Des coutures apparentes chez Prada (photo : Pixel Formula)



Miuccia Prada signe une collection stupéfiante en partant de la construction même du vêtement, son essence, lorsque à l'origine il n'est que fils et tissu. Tout d'abord, une ébauche avec ses coupes franches et ses bords effilochés, pour aboutir au final à des vêtements d'une richesse extrême, puisant dans le patrimoine du passé.

Les coutures, visibles de l'extérieur, dessinent nettement la structure du vêtement sur les manteaux et les robes, marquant la taille et surlignant les flancs. Un haut noir aux coutures blanches fait penser au bustier de la couturière, tandis qu'une jupe blanche rêche et effilochée a des allures de tissu d'entoilage.

Petit à petit prennent forme des robes plus élaborées avec des empiècements de tissus précieux et des passementeries. De somptueux brocarts, de riches tissus d'ameublement ou encore des tapisseries composent des vêtements inédits d'une grande modernité. Et l'ensemble vibre d'une lumière particulière.



Fendi propose des jupes faites de bandelettes (photo : Pixel Formula)



Coupes inédites, matières plastiques, superpositions audacieuses, vrombissements de moto... Un esprit dynamique et novateur souffle sur la collection concoctée pour Fendi par Karl Lagerfeld, qui s'inspire du mouvement futuriste italien des années 1920 et de l'architecture de l'époque, comme en témoigne le décor reconstituant autour du podium l'imposant Palazzo della Civiltà, un édifice mussolinien érigé dans le quartier de l'EUR à Rome, où se trouve le siège de Fendi.

Les vestes et les robes sont ultra-courtes, composées parfois de simples superpositions de bandelettes de cuir ou de daim. Les jupes transparentes tombent jusqu'aux pieds, les pantalons jodhpur alternent avec des modèles fuselés enveloppés par une sorte de pagne. Les tops laissent entrevoir la peau dans un jeu optique à travers de multi-fentes verticales. Des tricots en mohair aux teintes pastel sont protégés par une strate de PVC transparent. D'épaisses bandes de peinture vernie traversent au spray les vêtements horizontalement.

D'entêtantes orchidées sont disséminées sur les étoffes sombres, ou appliquées et brodées sur des jupettes en cuir. C'est encore une orchidée avec une longue tige-plume en cuir qui retient les cheveux des mannequins coiffés en queue de cheval. En guise de sacs, des minaudières miniaturisées.

Le duo canadien Dean et Dan Caten compose une collection pimpante et vitaminée aux lignes simples, jouant sur le graphisme, les couleurs et les volumes d'une manière intense.

Les jupes sont soit minuscules rasant les fesses, soit gigantesques et presque encombrantes, tandis que les pantalons à taille basse dévoilent un ventre nu. Ailleurs, le volume est donné par le bouillonnement de volants plissés sculptant des robes froufrou.

Les couleurs sont électriques (vert, jaune, rose shocking, bleu), employées de manière unie et assemblées par pans dans des chemises en cuir taillées au laser, ou utilisées pour composer des dessins abstraits énergétiques. Des manteaux patchwork de différentes matières et couleurs composent un puzzle détonnant.

La mer, qu'on voit danser... La mélodie de Charles Trenet vient d'emblée à l'esprit en découvrant la collection d'Emporio Armani. La deuxième ligne de Giorgio Armani joue volontiers avec les rayures marine et plonge le public dans un bleu profond et intense.


Abondance de bleu et de rayures chez Emporio Armani (photo : Pixel Formula)



Toutes les pièces de la garde-robe sont déclinées dans cette couleur à la fois classique et moderne juxtaposée à du blanc et à quelques touches de gris. Petites robes toute simples bleu foncé laissant les épaules dénudées, tailleurs pantalons bordés de galons, bleu sur blanc ou blanc sur bleu, tops à grosses bandes horizontales, bermudas... L'ensemble dégage une certaine fraîcheur. Pour le soir, les robes en matière rigide scintillent dans un étonnant effet métallique.

Max Mara habille d'élégantes ladies au look un brin rétro avec le foulard noué au cou comme un noeud Lavallière et le trench printanier croisé et fermé sur le côté par un ruban.

Petits chapeaux cloche en coton, chemisiers, jupes et bottes... Tout est assorti ton sur ton. Que les looks soient monochromes (noir, kaki, beige) ou fantaisies, soit à micro-motifs noir et blanc, soit à grosses fleurs déclinées tantôt en rose, tantôt en jaune ocre, ou encore dans les tons verts pour un effet optique tapisserie ou camouflage.

Les silhouettes sont longilignes avec des jupes arrivant jusqu'aux mollets, droites en soie Georgette finement plissée, ou légèrement arrondies en gabardine matelassée, tandis que chemisiers en soie légère ou micro-blousons en Alcantara effet peau de daim froncent autour de la taille pour en accentuer la finesse.

Pour sa ligne jeune, Roberto Cavalli a réalisé une collection toute en légèreté et mouvement. Longues robes vaporeuses, tuniques fluides sur pantalons moulants, micro gilets, mini-jupes plissées, fines écharpes en soie flottant autour du cou, robes patchwork composées d'une myriade de bandelettes ondoyant le long des jambes... Les vêtements aux étoffes ultra lights ondulent avec élégance.Par Federica ANDREOL

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