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Marguerite Capelle
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19 janv. 2020
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Mode ludique chez Loewe, avec une touche coquine

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Marguerite Capelle
Publié le
19 janv. 2020

Ceux qui cherchent une mode masculine à la fois ludique et originale, avec une pointe de transgression et un soupçon de surréalisme, trouveront tout ce qu’il leur faut chez Loewe, dont la dernière collection était la quintessence de l’espièglerie de la jeunesse.


Loewe -Automne-Hiver 2020 - Prêt-à-porter masculin - Paris - Photo: Loewe


Le défilé était présenté samedi matin, sous le soleil, dans l’espace de prédilection de Jonathan Anderson pour Loewe : le siège de l’UNESCO à Paris. Mais encore une fois, le public trié sur le volet a dû emprunter une porte dérobée improbable pour accéder au lieu du défilé, situé dans les entrailles de ce labyrinthe d’architecture moderniste.

Le décor évoquait un embarcadère de Nouvelle Angleterre, avec une jetée peinte de noir laqué et ses pylônes enfoncés dans une mer de béton.

Sur le podium, de nombreux jeunes hommes en robes semblables à des tabliers – en or vieilli, vert perruche, cuivre et orange amère – transformées comme par magie en robes de bal. D’autres arboraient des fourreaux en imitation crochet, ou des robes-manteaux trapèze.

« Je m’étais intéressé aux robes de bal des années 1950 et j’ai pensé à l’enfance, à ce que ça fait d’essayer quelque chose devant un miroir. C’est comme passer de la 2D à la 3D », souriait le directeur artistique de Loewe, Jonathan Anderson.

Toutes les tenues étaient complétées par des bottines noires en cuir verni, stylées et très commerciales, complétées par des chaines de cheville, ou encore une sélection de chaussons de danse bien sentis, poudrés d’or.

Cela fait six ans qu’Anderson propose chez Loewe des sacs et bagages assez éléphantesques, mais pour cette saison il les a encore augmentés en les dotant de proportions massives, en faisant de véritables pachydermes d’un demi-mètre carré en cuir ou peau de serpent, dignes de la Maha Shivaratri avec toutes les médailles indiennes qui les émaillaient.

« Je pensais à Christopher Dresser, qui bien sûr voyageait partout dans le monde, en Asie et au Népal, par exemple, et ramenait des objets qu’il réinterprétait ensuite, et reproduisait pour le grand public », expliquait Jonathan.

Les pièces les plus iconiques d’Anderson pour Loewe sont certainement ses chemises, déclinées pour l’automne 2020 avec des bavettes et poignets en organza brut, ou encore en bleu layette, rebrodé de deux oiseaux noirs géants – une nouvelle génération d’Oies sauvages, ces mercenaires irlandais. La plupart de ces chemises étaient portées avec des pantalons mystérieux retroussés bien au-dessus du mollet, complétés par des ceintures en cuir à chaînes SM soft. Idéal pour les moments plus coquins.
 

Loewe - Automne-Hiver 2020 - Prêt-à-porter masculin - Paris - Photo: Loewe


Sous la houlette de Jonathan Anderson, Loewe s’est épanouie, passant du statut de marque espagnole vénérable mais un peu poussiéreuse à l’une des griffes les plus branchées du monde de la mode. Le créateur natif de l’Ulster, dont les parents étaient fièrement installés au premier rang, aura triplé en six ans le chiffre d’affaires annuel de Loewe, pour dépasser largement le demi-milliard d’euros.

Cette collection se distinguait par des matériaux beaucoup plus luxueux – comme le cachemire double-face. Même si la silhouette était surtout très osée.

« L’idée, c’est que lorsque vous portez des vêtements, il sont capables de transformer votre personnalité pour devenir tout ce que vous voulez être. Alors cette collection était juvénile, optimiste, espiègle, et aussi dans l’esprit de super héros un peu bizarres. Des beaux garçons avec une tension sexuelle, comme s’ils avaient quelque chose derrière la tête », riait-il.

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