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20 sept. 2022
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Mökki, les espaces pour recycler, donner ou revendre ses vêtements se déploient dans Paris

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20 sept. 2022

En finnois Mökki, c’est un chalet, petite maison en bois souvent située en forêt ou près d’un lac. Mais depuis 2019, Mökki, c’est également le nom d’une société qui propose de collecter dans un endroit unique, les vêtements et bientôt les objets high-tech, afin qu’ils aient une deuxième vie, via la revente, le recyclage ou le don.
 

Espace Mökki à la Félicité - Ilya Kagan/Mökki


Après avoir ouvert ses portes au grand public en juin dernier au sein du bâtiment La Félicité, un lieu hybride qui mêle commerces, bureaux, logements ou encore crèche associative, situé au 17 boulevard Morland dans le IVème arrondissement de Paris, Mökki s’installe jusqu’au 2 octobre dans le club de sport parisien La Montgolfière. Un espace éphémère qui permet à Mökki de faire découvrir ses services aux adhérents du lieu.

Aujourd’hui Mökki dispose ainsi de quatre endroits, deux à Paris et deux à la Défense: un dans la Tour Alto et l’autre dans la Tour Initiale qui avait ouvert dès novembre 2019 (deux lieux toutefois réservés aux salariés des tours). Et si le développement de Mökki a été freiné un temps par la crise du coronavirus, six espaces sont d’ores et déjà signés et ouvriront dans les prochains mois.

Derrière Mökki, se trouve Tamara Brisk, une canadienne originaire de Toronto, installée à Paris depuis de nombreuses années. D’abord consultante chez Bain & Company, elle a ensuite rejoint la start-up Freckle Education (rachetée par Renaissance) à San Francisco en tant que directrice commerciale. En parallèle et pendant 10 ans, cette passionnée de high-tech a été entrepreneuse dans le secteur immobilier. En 2016, Tamara Brisk, prend la direction générale France du label WiredScore, qui permet d’évaluer la connectivité des immeubles de bureaux. C’est en partie grâce à cette expérience qu’elle décide de fonder Mökki, mais pas seulement.

"Lorsque mon compagnon s’est installé chez moi je lui ai fait de la place dans les placards. Et comme de manière générale je suis très 'câblée business', j’ai fait un tableau Excel pour voir où je devais déposer les affaires que je ne souhaitais pas garder. Entre les vêtements, le recyclage, le high-tech, il y en avait plus de quarante", raconte Tamara Brisk.
 
L’idée de Mökki est donc d’œuvrer en faveur d’une économie circulaire en réunissant dans un même lieu physique une collecte de vêtements qui seront soit recyclés, revendus et donner en fonction de la volonté des propriétaires, mais aussi des conseils de l’équipe Mökki.

Plus concrètement, le client est accueilli à l’espace Mökki où il dépose gratuitement son sac. Des identifiants lui sont ensuite attribués afin d’accéder au suivi des pièces déposées sur le site Internet de Mökki. Une fois réceptionnées, les affaires sont transférées en triporteur vers le dépôt Mökki qui identifie les articles destinés à la revente vers l’un des 400 sites partenaires de Mökki. Le client dispose alors de 48h pour valider cette affectation (en cas de vente le client perçoit 100% de la somme). Sur son espace, le client peut notamment suivre l’impact écologique de son geste, quantifié en émissions de CO2 épargnées à la planète.

Pour financer sa croissance Mökki a réalisé il y a quelques mois une levée de fonds de 1,8 million d’euros auprès de business angels et du fonds américain Second Century Ventures. Un autre tour de table devrait intervenir en 2023. Pour installer ses espaces Mökki vise des immeubles avec une concentration moyenne d’un millier de personnes. Des espaces qui ne sont pas rares dans les grandes villes, même si la pandémie et le télétravail ont modifié la façon de concevoir les espaces de bureaux.
 
"Il y a ceux qui ont paniqué, et il y a ceux qui ont décidé d’investir dans des bureaux pour qu’ils deviennent de vrais espaces de destination et c’est avec eux que nous voulons travailler ", raconte Tamara Brisk.
 
Depuis juin dernier 1.070 personnes ont utilisé de façon intégrale le service Mökki (60% des articles vont au don et 17% à la revente), un chiffre qui devrait être multiplier par dix d’ici la fin de l’année, indique Tamara Brisk qui veut aussi s’adresser aux spécialistes du retail, et ambitionne de se développer dans les grandes villes européennes, avec Londres en ligne de mire.

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