Dominique Muret
9 oct. 2018
Mossi fait son come-back avec un pop-up au Printemps du Louvre
Dominique Muret
9 oct. 2018
Mossi revient sur la scène fashion avec un pop-up au Printemps du Louvre et l’exposition « Etoile de Lune » au Carrousel du Louvre. Les deux initiatives, inaugurées à la veille de la Fashion Week, s’achèvent ce jeudi soir 11 octobre. L’occasion de découvrir ou redécouvrir le travail intéressant du créateur français d'origine malienne Mossi Traoré qui, après une parenthèse de trois ans, se remet en jeu avec Mossi, une marque de prêt-à-porter féminin aux lignes épurées mêlant art, mode et artisanat.
La collection capsule distribuée au Printemps se compose de jupes qui se transforment en robes et d'autres pièces graphiques décomposables, toutes réalisées à la main dans des tissus français ou japonais, jouant sur les plissées, les asymétries et les superpositions.
On peut voir aussi certains modèles endossés par la danseuse étoile Marie-Agnès Gillot, que le créateur a emmenée en Inde pour y organiser au Taj Mahal le shooting pour l’exposition, dont les clichés sont signés par la photographe indienne Deepika Choudhary.
« J’adore l’Inde et je travaille chaque saison avec un artiste », explique à FashionNetwork.com le designer de 35 ans, qui est né à Paris et a grandi en banlieue, dans les tours de la cité des Hautes-Noues à Villiers-sur-Marne. Pas facile pour ce passionné de mode, qui admire Issey Miyake, Yohji Yamamoto et Margiela, de se lancer en solo.
Issu d’un milieu modeste avec un père éboueur et une mère femme de ménage, il travaille chez Zara puis chez Armani comme vendeur pour payer ses études à l’école parisienne Mod'art International. « En boutique, j’ai compris les besoins de la cliente », glisse-t-il.
En 2011, il lance la marque Zhen & Mossi avec Wei Zhen, une amie chinoise rencontrée à l'école, parvenant à se faire admettre au calendrier de la Semaine de la mode parisienne. Il défile tout à tour à l'église Saint-Pierre-de-Montmartre, puis au crématorium du cimetière du Père-Lachaise et sur l’avenue Montaigne, juste devant la boutique Chanel !
« J’étais jeune et dynamique, mais sans aucune expérience. En fait, on a connu toutes les galères des jeunes créateurs. En 2014, j’ai dû arrêter ma marque car financièrement c’était trop dur », se souvient-il.
Mossi Traoré ne baisse pas les bras pour autant. Fin 2014, il lance avec sa collaboratrice Wei Zhen une école de mode privée : les Ateliers Alix, qui prennent leur nom de la célèbre couturière Madame Grès, dite Alix. Le projet se concrétise grâce au soutien de plusieurs sponsors, dont le lycée de la mode et du costume Paul Poiret et le lycée professionnel Turquetil, où se tiennent les cours.
« On y propose un programme de Haute Couture pendant un an et des workshops dans différents métiers avec les gens et artisans que j’ai rencontrés au cours de mon parcours et mes voyages », indique Mossi, qui trouve ainsi le moyen de se financer et de relancer sa marque, cette fois en solo.
En 2017, le label Mossi, en référence au prénom de son grand-père, revient sur scène avec un défilé organisé aux Halles. Mais le styliste se fait voler dans la foulée toute sa collection ! La saison suivante, en mars 2018, il intègre l’initiative « Passerelle », qui lui permet de présenter une silhouette au sein du showroom Designers Apartment, dédié aux créateurs émergents français et internationaux, durant la Fashion Week. Avec le projet au Carrousel du Louvre et au Printemps, le créateur, qui a désormais un atelier à Paris, espère poursuivre sur sa lancée.
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