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PPR choisit la scission et une mise en Bourse de la Fnac

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9 oct. 2012

PARIS, 09 oct 2012 (AFP) - PPR, qui cherchait à vendre la Fnac depuis trois ans, a annoncé mardi son intention de scinder sa filiale et de l'introduire en Bourse en 2013, une solution qui répond à l'absence d'acquéreur et à la poursuite du recentrage du groupe vers le luxe et l'habillement sportif.

Le conseil d'administration du groupe, réuni mardi, "a validé à l'unanimité le principe de la scission et de la mise en Bourse de la Fnac, leader européen des produits de loisirs et technologiques, par distribution d'actions aux actionnaires de PPR", a annoncé PPR dans un communiqué.

Le projet a ensuite été exposé aux comités centraux d'entreprises de la Fnac.

La Fnac avenue des Ternes (photo AFP/Fred Dufour)

Selon Jean-Marc Olivier de la CGT, premier syndicat de la Fnac, interrogé par l'AFP, la direction a annoncé "qu'il n'y aura aucune modification de l'ensemble des structures de la Fnac, de l'organisation ou des effectifs".

L'opération est "prévue pour 2013", a indiqué PPR.

PPR projette ainsi d'attribuer à ses actionnaires des actions Fnac qui seront cotées en Bourse indépendamment des titres PPR.

Cette solution lui permettra de sortir la Fnac de ses comptes, où elle pèse actuellement pour un tiers des 12,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires du groupe, et devrait profiter au titre PPR.

Car la rentabilité très faible de la Fnac, distributeur de biens culturels et technologiques en difficulté dans un marché devenu très concurrentiel, ternit l'image du groupe de François-Henri Pinault, qui organise depuis plusieurs années sa mue vers le luxe et le sport/lifestyle, activités bien plus rentables.

La locomotive de PPR est aujourd'hui le luxe, porté par un marché en plein boom grâce à la clientèle asiatique. PPR détient Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta, Stella McCartney, Balenciaga, Alexander McQueen, Sergio Rossi, Boucheron, Girard-Perregaux et JeanRichard, ou encore Brioni, acquis il y a moins d'un an.

Mais PPR a aussi de grandes ambitions dans le Sport/Lifestyle, un pôle qu'il construit autour de Puma.

Dans ce décor, la Fnac n'a plus sa place, estime PPR.

Le projet actuel, après la vente de Rexel, du Printemps, de Surcouf, de Conforama et le désengagement complet cet été de CFAO (spécialiste de la distribution automobile et pharmaceutique en Afrique et Outre-Mer), "marque une nouvelle étape majeure" de la transformation de PPR, souligne le groupe.

De son côté, "indépendante et dotée de moyens autonomes", la Fnac, grâce à ses "atouts solides", sera "mieux positionnée pour réaliser pleinement son potentiel de croissance", emmenée par des dirigeants "engagés et talentueux", a affirmé François-Henri Pinault, en exprimant la "grande confiance" de PPR en la Fnac.

Mais du côté des syndicalistes, le ton était tout autre.

André Chapuis, délégué central CGT, a dénoncé "le mépris (de PPR) envers les salariés de la Fnac, laissés pour compte après avoir été essorés". Selon lui, PPR a "récupéré sur la Fnac environ 1 milliard d'euros de résultat en quelques années" mais ne veut pas "prendre le risque d'une solidarité envers sa filiale aujourd'hui en difficulté", une décision qui "sera lourde de conséquences".

Catherine Gaigne, déléguée SUD de la Fnac Paris, a elle exprimé à l'AFP son "soulagement qu'il n'y ait aucune casse sociale d'annoncée aujourd'hui". "Les inquiétudes viendront en 2013 quand la Fnac sera réellement mise sur le marché", a-t-elle dit. Un point de vue que partagent des analystes interrogés par l'AFP.

La Fnac a réalisé l'an dernier 4,16 milliards d'euros de ventes, un chiffre en baisse de 3,2% en un an. Sa rentabilité chute et l'enseigne cumule cette années des pertes. Le PDG de la Fnac Alexandre Bompard a annoncé début 2012 un plan d'économies de 80 millions d'euros et 500 suppressions de postes dans le monde dont 310 en France, alors que la Fnac a déjà dû serrer la vis dans le passé.

PPR a par ailleurs annoncé mardi que "des décisions pourraient intervenir dans les prochaines semaines" concernant la cession de sa filiale de vente par correspondance Redcats (La Redoute, Cyrillus, Verbaudet...), qu'elle n'a pas réussi pour l'instant à vendre en bloc. "Toutes les options demeurent ouvertes", assure PPR.
Par Audrey KAUFFMANN

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