PARIS, 1 oct 2006 (AFP) - Jefen, première marque chinoise à défiler sur les podiums parisiens, a proposé dimanche un vestiaire juvénile à l'empreinte chinoise très discrète tandis que Martin Margiela redessinait les silhouettes, avec des épaules élargies et des trompe-l'oeil.Tous eux présentaient leur collection de prêt-à-porter féminin pour le printemps-été 2007, au premier jour de la semaine de la mode parisienne.

Création du Chinois Frankie Xie pour Jefen lors des défilés de prêt-à-porter printemps-été 2007 à Paris, le 1er octobre 2006 - Photo : Pierre Verdy/AFP

Frankie Xie, créateur de Jefen, habille les femmes de micro-bloomers en satin de soie marine, grise ou beige, de robes baby-doll en broderie anglaise blanche ou en coton blanc plissé, accompagnées de micro-cardigans rayés. Il aime les salopettes courtes et amples qui se portent avec des leggings à fines rayures horizontales, les petites manches ballon.

Création du Chinois Frankie Xie pour Jefen lors des défilés de prêt-à-porter printemps-été 2007 à Paris, le 1er octobre 2006 - Photo : Pierre Verdy/AFP

Pour une allure moins collégienne, il propose des blouses en soie blanche à lavallière, d'autres à noeud papillon, des robes à plastron, des chemisiers à jabots, des robes bustiers, des pantalons ultra-larges.

Création du Chinois Frankie Xie pour Jefen lors des défilés de prêt-à-porter printemps-été 2007 à Paris, le 1er octobre 2006 - Photo : Pierre Verdy/AFP

Seules des fleurs de pêcher peintes sur une robe bustier, une robe longue ou une jupe asymétrique rappellent une influence chinoise.

Robe du Chinois Frankie Xie pour Jefen lors des défilés de prêt-à-porter printemps-été 2007 à Paris, le 1er octobre 2006 - Photo : Pierre Verdy/AFP

"Je pense qu'il y a beaucoup de choses chinoises dans la collection", a déclaré Frankie Xie, interrogé à l'issue du défilé et dont les propos en chinois étaient traduits en français. "On utilise beaucoup de technologie chinoise, comme la broderie à la main, les tissus chinois ou la soie chinoise" et "les imprimés sont des dessins chinois".

Il a précisé que sa collection, applaudie notamment par l'ambassadeur de Chine à Paris Jinjun Zhao, "ciblait les consommatrices européennes peut-être de plus de 25 ans 30 ans qui sont intéressées par la culture orientale et surtout la culture chinoise".

Dans un décor de rideaux blancs, en présence de son personnel en blouse blanche, Martin Margiela a proposé un vestiaire dont les vestes-capes ou T-shirts-capes rayés élargissent exagérément la ligne des épaules et dont les bodies couleur chair donnent l'illusion d'une peau dévoilée.

Défilé de la collection printemps-été 2007 du créateur Martin Margiela, à Paris, le 1er octobre 2006 Photo : François Guillot/AFP

L'ensemble de la silhouette est allongée, avec des jupes et des robes longues qui se résument parfois à une bande de tissu sur le devant. Des pantalons si longs qu'ils traînent au sol sur plusieurs dizaines de centimètres, piétinés par celle qui les porte, contribuent à accentuer cette ligne longiligne qui aime les asymétries.

Les revers des vestes sont surdimensionnés, des pantalons ont perdu une jambe, raccourcie comme celle d'un short. Grâce au body chair, une robe se déguise en maillot une-pièce, une robe-filet aux mailles lâches paraît habiller une femme nue, un mannequin semble ne porter qu'une demi-robe.

L'ensemble se décline en noir, blanc, marine, rouge vif, blanc et chair et s'accompagne de chaussures à hauts talons de plexiglas.

Création de Christophe Decarnin pour Balmain lors des défilés de prêt-à-porter printemps-été 2007 à Paris, le 1er octobre 2006 - Photo : Pierre Verdy/AFP

Pour sa deuxième saison chez Balmain, Christophe Decarnin a dessiné une garde-robe très courte à la délicatesse faussement angélique, tout en drapés et broderies précieuses. De vaporeuses robes de soie tombent en petits plis de la poitrine, effaçant la taille, d'autres, drapées, s'ornent d'encolures brodées comme des colliers d'argent.

Les dos se creusent de décolletés profonds ou se fendent comme des blouses de chirurgien. Une mini-robe noire se contente d'une épaule comme une coque, l'autre est dénudée, une courte robe blanche déploie dans le dos deux pans plissés comme les ailes d'un ange.

Création de Christophe Decarnin pour Balmain lors des défilés de prêt-à-porter printemps-été 2007 à Paris, le 1er octobre 2006 - Photo : Pierre Verdy/AFP

L'or s'installe en fines chaînes sur une courte robe droite et en broderies sur des pantalons ou des shorts clairs accompagnés de T-shirts troués comme par l'usure. Dans un téléscopage saisissant, un pantalon style sarouel bronze doré s'associe à un T-shirt blanc quasiment en loques sous une veste blanche.

Création de Christophe Decarnin pour Balmain lors des défilés de prêt-à-porter printemps-été 2007 à Paris, le 1er octobre 2006 - Photo : Pierre Verdy/AFP

Pour Dice Kayek, Ece Ege a également dessiné des silhouettes très courtes mais plus raides. Les micro-robes à taille fine ont des jupes de satin comme soufflées, des manches ballons. Les robes-tuniques s'ornent d'argent et de pierreries, les pantalons ont des allures de sarouels, les vestes sont brodées ton sur ton. L'ensemble se porte avec des sortes d'escarpins-tongs et se décline dans des tonalités généralement neutres (noir, ivoire, gris, argent...).