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22 juin 2017
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Pierre Hardy : « Je fonctionne comme un schizophrène »

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22 juin 2017

Pierre Hardy présente actuellement à Paris sa collection printemps-été 2018. Le créatif, qui a vu Hermès entrer au capital de son entreprise l'an passé, explique sa vision du secteur et son lien avec le géant du luxe, détaillés dans FashioNetwork Premium.

FashionNetwork.com : Un an après la prise de participation du groupe Hermès, quelles choses ont changé ?

Pierre Hardy :
Au quotidien, rien de radical. Après, cela donne confiance. Les experts de la maison Hermès peuvent nous aider sur des questions de développement et de stratégie. C’est un confort pour affronter une période dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle peut être compliquée. Le marché n’est pas catastrophique, mais nous cherchons constamment à trouver la meilleure solution, à nous positionner face une conjoncture globale mouvante.


Pierre Hardy DR - DR


FNW : Vous menez tambour battant vos deux activités comme directeur artistique des accessoires et de la joaillerie chez Hermès et votre marque, ce système vous satisfait toujours autant ?

PH :
Je fonctionne un peu comme un schizophrène, avec une partie de mon cerveau qui pense Hermès et une autre Pierre Hardy. C’est très dissocié et ce n’est pas interchangeable. Hermès a un univers très défini esthétiquement, historiquement, et il n’y a pas de vase communicant. Après je garde mon écriture, je suis comme un acteur, quand il joue du Shakespeare, il se consacre uniquement à ce rôle-là. Quand je fais du Hermès, je ne suis que dans ce rôle-là.

FNW : Tokyo semble plus adapté à votre marché ?

PH :
Le Japon est un partenaire de la première heure. C’est un marché qui compte beaucoup pour nous (après les Etats-Unis) et pour le coup, nous avons pris le temps de bien faire les choses. La démarche était plus raisonnée. Nous développerons d’autres points de vente. Nous y pensons bien évidemment, mais la priorité est au e-commerce avec le lancement prochain d’un nouveau site marchand international en 2018.

FNW : Un mot sur votre dernière collection, pour laquelle vous présentez notamment un nouveau motif, le Soft Cube, déclinaison de l’imprimé phare cubique, pourquoi ce choix ?

PH :
L’imprimé cubique semble survivre, malgré les démultiplications et copies, et c’est cela l’essentiel. Pour le reste, il faut faire vivre les motifs, les retravailler, la dangerosité venant comme vous le savez de l’usure des images trop récurrentes à un moment donné.

FNW : Les best-sellers chez Pierre Hardy ?

PH :
La sneaker chez l’homme. Chez la femme, cela est variable, la mule plate remportant quelques jolis succès depuis trois ou quatre saisons, comme toutes les sandales lacées. Les produits qui marchent sont les produits efficaces et évidents.

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