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29 juil. 2021
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Prada dégage un bénéfice net de 97 millions au premier semestre

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29 juil. 2021

Prada confirme la tendance à une nette reprise en 2021 après une année 2020 marquée par la pandémie. Le groupe de mode italien a atteint au premier semestre un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros, en hausse de 60% à taux de change courant (+66% à taux de change constant) par rapport à la même période un an plus tôt. Mais par rapport au premier semestre 2019, la progression n'a été que de 8%. L’entreprise a dégagé un bénéfice net de 97 millions d'euros, contre une perte de 180 millions d'euros essuyée sur la même période un an auparavant. Un résultat supérieur aux attentes des analystes, qui misaient sur un bénéfice de 78 millions d'euros.


Les boutiques ont tiré les ventes du groupe en dépit des restrictions - DR


Ces bons résultats ont été enregistrés principalement sur le réseau de vente direct, composé de 366 boutiques en propre dans le monde, en dépit des restrictions sanitaires qui se sont poursuivies en début d’année avec 17% de points de vente du groupe restés fermés sur les six premiers mois de l’année. Sans compter l'e-commerce, qui a enregistré des croissances à trois chiffres, tel que l'a noté Lorenzo Bertelli, directeur marketing et communication.

La groupe a fortement investi sur le canal retail entre janvier et juin, à hauteur de 61 millions d’euros, avec 76 rénovations ou relocalisations de magasins et l’acquisition de la boutique d’Athènes. Ce réseau représente aujourd'hui 87% du chiffre d’affaires total, s’élevant à 1,82 milliard d’euros (+60% par rapport aux six premiers mois de 2020 et +8% par rapport à la même période de 2019). La vente en gros, qui ne pèse plus que 11% de l’ensemble du chiffre d’affaires, a bondi de 119% en comparaison aux six premiers mois de 2020, mais s’inscrit toujours en recul par rapport au premier semestre 2019 (-37%).

Depuis quelques années, Prada Group s’est engagé dans une profonde rationalisation de ce réseau. Comme l’a rappelé le directeur général Patrizio Bertelli, cette stratégie a été engagée de concert avec la suppression des rabais, démarques et autres ventes privées, tout en positionnant l’identité de Prada davantage dans le segment du luxe. Une politique qui a eu une répercussion sur les prix des produits et amélioré les marges.

Au 30 juin, le groupe a dégagé un bénéfice opérationnel (Ebit) de 166 millions d'euros, supérieur aux attentes et aux 150 millions atteints au premier semestre 2019. Il a enregistré aussi une marge brute record de 74,3% contre 71,7% au premier semestre 2019, grâce à des ventes à plein prix et à une montée en gamme réussie, ainsi qu’à une présence digitale renforcée. "Malgré un environnement toujours incertain, nous avons obtenu une amélioration significative de la rentabilité. Nous pensons que cette dynamique positive se poursuivra au cours du second semestre", indique le DG. "Notre politique est basée sur notre forte identité", souligne-t-il encore.

La marque phare du groupe, Prada, pilotée au style par Miuccia Prada et Raf Simons et qui pèse 86% du chiffre d’affaires total du groupe, a vu ses ventes progresser de 13% sur la période par rapport aux six premiers mois de 2019. En revanche, la ligne jeune Miu Miu s’inscrit en baisse de 8%, mais a, selon Patrizio Bertelli, "un immense potentiel qui devrait s’exprimer en 2022". Church a reculé de 52% sur cette même période, en raison de la forte exposition de la marque de soulier sur le marché britannique fortement touché par les restrictions sanitaires.


Prada, la dernière collection masculine pour l'été 2022 - © PixelFormula


La maroquinerie demeure la catégorie vedette du groupe avec plus de la moitié des ventes totales, progressant de 4% par rapport au premier semestre 2019, suivie par le prêt-à-porter, qui bondit de 24% sur 2019 grâce à la grande visibilité obtenue par les défilés virtuels, tandis que la catégorie des souliers croît de 5%.

Du point de vue géographique, le groupe, qui est coté à la Bourse de Hong Kong et détient aussi les marques Car Shoe et Pasticceria Marchesi, a été surtout malmené en Europe (-29% par rapport au premier semestre 2019) -36% de ses boutiques y sont restées fermées en moyenne entre janvier et juin-, et au Japon (-24%). Ses premiers acheteurs ont été sur le premier semestre les Américains (+53% toujours comparé à la même période de 2019), les Chinois (+77%), les Coréens (+108%), Taiwan (+74%) et les Russes. "Partout, les ventes ont été portées par les clients locaux, faute de touristes", ont conclu les dirigeants du groupe lors d'une téléconférence avec les analystes.

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