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30 juin 2008
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Première rétrospective en France du photographe américain Richard Avedon

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AFP
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30 juin 2008

PARIS, 30 juin 2008 (AFP) - Richard Avedon (1923-2004), célèbre photographe américain de mode mais aussi immense portraitiste de stars ou d'anonymes, fait pour la première fois l'objet en France, à Paris, d'une rétrospective de presque soixante ans de photographie, de 1946 à sa mort.


Photo de Richard Avedon

Le Jeu de Paume, espace d'expositions photo situé dans le jardin des Tuileries, consacre jusqu'au 28 septembre une exposition au photographe mort il y a quatre ans, qui fut à la fois photographe de mode à Harper's Bazaar puis Vogue, photo-reporter et portraitiste.

Le parcours, qui propose sur plusieurs niveaux quelque 270 oeuvres, toutes en noir et blanc, entend "faire découvrir ce que l'on ne connaissait pas bien d'Avedon, et ce que l'on ne connaissait pas du tout", dit à l'AFP la directrice du Jeu de Paume et commissaire de l'exposition Marta Gili.

Avedon s'est fait connaître en révolutionnant le style des photographies de mode dans les années 1950, quand le magazine Harper's Bazaar l'envoie à Paris. "Il y a introduit quelque chose qui n'existait pas, le mouvement. Il a mis le vêtement en mouvement, en mettant les modèles dans une situation de vie quotidienne", dit-elle.

Ses très chics mannequins, portant du Patou, du Balmain, du Dior ou du Chanel, jouent au flipper, s'encanaillent dans les bistrots parisiens en sirotant un ballon de vin rouge, font du patin à roulettes sur la place de la Concorde.

En 1955, le mannequin Dovima, longue liane vêtue d'un fourreau Dior à large ruban, s'étire entre deux éléphants du Cirque d'Hiver.

C'est "Paris qui lui a donné le déclic", dit Mme Gili. Avedon est "un photographe de la lumière du jour. Même en studio, il enlevait le décor et rétablissait la lumière naturelle", dit-elle.

Ce goût de la sobriété va atteindre son paroxysme dans l'art du portrait, auquel l'exposition accorde la plus large place.

Richard Avedon a portraituré tout se qui compte parmi les people de la seconde moitié du siècle dernier Charlie Chaplin faisant les cornes au photographe, Marilyn Monroe au regard troublé, Samuel Beckett, George Bush père, John Ford, les Beatles, Janis Joplin, Katherine Hepburn, Andy Warhol et les artistes de la Factory, Stravinsky, etc.

Les portraits, où les modèles sont pour la plupart coupés à la taille, à moins que le visage ne soit en gros plan, répondent tous aux mêmes caractéristiques: un fond blanc, un cerne noir autour du cliché, et un regard sans concession. "Il trouve une autre apparence au modèle dont il prend le contrôle. Il le passait aux rayons X", dit Mme Gili. Avedon ne se cachait pas derrière la caméra mais parlait à son modèle, en prenant le cliché avec un déclencheur, explique-t-elle.

L'exposition, déjà présentée au Danemark et en Italie, s'enrichit à Paris d'une quarantaine de clichés de la série "In the Americain West", réalisée de 1979 à 1984. Il s'agit là aussi de portraits, mais d'anonymes, ouvriers agricoles, serveuses, petits employés.

La rétrospective ira ensuite en Allemagne, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis.

(Le Jeu de Paume, 1 place de la Concorde. Le mardi 12h00-21h00, du mercredi au vendredi 12h00-19h00, le samedi et dimanche 10h00-19h00. 7 euros, TR 4 euros. Catalogue : 192 pages. Co-édition Louisiana Museum of Modern Art (Danemark)/éditions du Jeu de Paume. 49,80 euros).

Par Fabienne FAUR

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