Publié le
16 août 2018
Temps de lecture
5 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Pure London, sous la coupe d'ITE, a entamé sa mue sur son édition de l'été 2018

Publié le
16 août 2018

Récemment revendu au groupe ITE, déjà propriétaire du salon londonien Scoop, le rendez-vous professionnel Pure London a tenu du 22 au 24 juillet 2018 à Londres une édition riche en nouveautés, élargissant son offre dédiée aux collections écoresponsables, à l’enfant, au denim et au made in Britain.


Pure London attendait quelque 10 000 visiteurs - MG/FNW


Sous les arches centenaires du palais d'expositions de l’Olympia, protégés de la canicule, quelque 700 marques étaient réunies pour la grand-messe britannique de la mode. Si les organisateurs n’indiquent pas la fréquentation de cette édition qui attendait près de 10 000 visiteurs, évoquant juste une "healthy increase" (soit une croissance saine, ndlr), une certaine inflexion a été ressentie par plusieurs habitués du salon sur cette édition estivale, sachant que le rendez-vous d'été est déjà traditionnellement moins fréquenté que celui ayant cours en février. Reste que les journées de dimanche et surtout de lundi se sont avérées plutôt actives, notamment sur les espaces dédiés aux conférences et défilés, qui ne désemplissent jamais. Certains espaces, notamment Pure Origin, dédié aux fabricants et fournisseurs, occupant à l’étage un espace adjacent, affichait lui un visage plus calme, en dépit d’une offre renforcée.

Pure London avait en effet annoncé en juin deux axes majeurs pour Origin. D’une part le denim, qui s’est vu dédié un espace réunissant des fabricants italiens, grecs, turcs, pakistanais, mais aussi et surtout chinois et indiens. Cette édition a en outre été marquée par la venue groupée de quatorze fabricants mauriciens. Une présence massive et inédite sur l’événement des représentants de la "perle de l’océan indien", décidément très actifs depuis plusieurs saisons sur les salons européens du sourcing.

Pure London n’oublie pas son identité ‘british’, illustrée cette saison par une volonté de réunir les marques et fabricants "made in Britain". Pour inciter ces derniers à franchir le pas, des espaces de six mètres carrés équipés de meubles, éclairages et tapis étaient proposés pour le tarif d’un stand nu, la seule règle étant de fabriquer tout ou partie de sa production sur le territoire britannique. Une initiative bienvenue et pertinente à l’heure où la traçabilité est devenue une attente légitime de la part des marques et donneurs d’ordre, et qui gagnerait à bénéficier d’une mise en valeur plus évidente dans sa signalétique.

Vers une convergence avec le salon Scoop ?

Au-delà de la traçabilité, la durabilité n’avait pas non plus été oubliée dans les annonces du salon qui se sont succédé à rythme soutenu depuis le printemps. C’est ainsi que Pure London s’est armé d’une nouvelle section, Pure Conscious, fort du succès rencontré en février dernier par les nombreuses conférences dédiés au sujet. Sur cette édition encore, celles-ci avaient d’ailleurs tôt fait de saturer les espaces dédiés. Concernant cette première édition de Pure Conscious, elle a réuni 16 exposants, officiant tant dans l’habillement que l’accessoire, dont les Britanniques composaient le gros des troupes. Mais l’offre durable ne se limitait pas à cet espace, les exposants des autres zones n’étant pas en reste en termes de produits eco-friendly.


Les défilés et conférences Pure London n'ont pas désempli - MG/FNW


Autre nouveauté de cette édition : Pure Kids, une zone réunissant les offres d’habillement de maternité et de vêtements, chaussures et accessoires pour enfant. Un lancement tout à fait symbolique, pour l’heure, mais l'espace est amené à se renforcer sur les éditions ultérieures.

Mais c’est surtout sur l’évolution du salon lui-même que les interrogations ont été nombreuses lors de cette édition. Deux mois avant le salon, ce dernier était cédé par Ascential Exhibitions à l’organisation ITE, déjà aux commandes des rendez-vous anglais Jacket Required, Moda, et surtout Scoop qui se tenait aux même dates que Pure London à la Saatchi Gallery, à 15 minutes en taxi de là. Et ce sont d’ailleurs des taxis que l’organisateur a mis à disposition de ses visiteurs pour leur permettre de passer de l’un à l’autre, marquant la première étape d'un possible futur rapprochement de Pure London avec le salon de mode féminine premium. Les exposants espèrent eux une plus grande proximité physique pour dynamiser le flux de visiteurs, après une session où il s'est révélé en deçà des espérances de certains.

Des Frenchies aux avis partagés

Les voisins français étaient une trentaine à venir exposer sur le rendez-vous, certains délaissant pour l’occasion les salons parisiens. La marque Naf Naf, en quête de distributeurs britanniques, était ainsi présente pour la première fois sur le salon, sa représentante locale Aoife Moylan évoquant de nombreux contacts prometteurs. De même que Valentina Gei, venue représenter La Fée Maraboutée et sa marque sœur, Humility, qui relève que certains détaillants locaux se montrent très incisifs sur la question des prix.

D’autres représentants tricolores s’avèrent en revanche déçus de leur séjour au centre d'exposition de l’Olympia, dont ils reviennent avec peu de contacts. « Je pense qu’on ne reviendra pas », explique la marque de vêtements d’inspiration bohème Géraldine Blue, déçue par l’aspect ‘cheap’ des stands, portants et cintres fournis. « Revenir, je pense qu’il va falloir y réfléchir », indique de son côté Illan Teboul de Geographical Norway (Artextyl), peu satisfait des contacts noués malgré un emplacement face à l’un des rares accès de l’Olympia. La marque de doudounes haut de gamme Attrait revient également mitigée de son expérience londonienne.


MG/FNW


Déjà fort d’une cinquantaine de multimarques outre-Manche, Bensimon était également présent, évoquant un début de salon actif. De même que Mat de Misaine, dont l’agent britannique relève que les multimarques locaux sont moins attirés par la signature tricolore que par la nature des produits. La créatrice Floriane Fosso, spécialiste de l’upcycling de matériaux luxe, indique de son côté avoir fait plus de rencontres qualitatives que lors de sa première participation, et espère voir le rendez-vous mettre davantage en avant les designers et marques émergentes.

La grande majorité des exposants souligne cependant que le rendez-vous britannique demeure un rendez-vous difficilement contournable pour rencontrer des détaillants britanniques correspondant à leur niveau de gamme. Les organisateurs, eux, leurs donnent d’ores et déjà rendez-vous du 10 au 12 février prochains.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 FashionNetwork.com