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22 févr. 2016
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Ready-to-buy : François-Henri Pinault perplexe, Paco Rabanne tenté

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22 févr. 2016

Le débat s’anime dans la fashion sphère avec de profonds changements autour du calendrier des défilés. Alors que de plus en plus de marques se sont engagées dans une course effrénée pour réduire le délai entre show et mise en vente des vêtements, à l’instar de Burberry ou encore Tom Ford pour qui l’actuel système est une « idée datée n'ayant plus de sens », François-Henri Pinault en appelle à la réflexion.

Rendre une collection immédiatement disponible après le défilé « tue le rêve du luxe », a déclaré le patron du groupe de luxe Kering à l’agence de presse américaine Bloomberg. Faire attendre le consommateur six mois, au contraire, « crée du désir », selon lui.

Le dernier défilé Gucci en janvier 2016 - © PixelFormula


« Il y a des marques pour lesquelles un défilé est un événement de communication », a-t-il poursuivi. « Burberry a sans doute pris la meilleure décision en ce qui la concerne. Ce que nous déciderons sera ce qui convient le mieux à nos marques et à notre vision du luxe », a-t-il conclu.

Pour de nombreux designers, le défilé fait partie intégrante du processus de création. De nombreuses pièces de défilés, qui ne seront jamais vendues, sont souvent celles qui dictent les tendances à venir.

« Anticiper la production de quatre à six mois, afin d’arriver sur le marché au moment où l’on dévoile la collection au public, signifie faire un choix commercial au détriment de la créativité. Forcément, en misant sur des commandes anticipées, on aura tendance à prendre moins de risques et, à l’arrivée, le défilé sera le reflet des pièces les plus vendues », analysait récemment le président de la Camera della Moda, Carlo Capasa.

Sans oublier qu’il faut parfois un certain temps avant que de nouvelles idées créatives soient digérées et intégrées par le public. Combien de collections ont été décriées au moment du show pour finir par être plébiscitées lors de leur arrivée en boutique ?

Le dernier exemple en date regarde justement Gucci, la marque phare du groupe Kering. Les tous premiers défilés du directeur artistique Alessandro Michele avaient suscité, en effet, de nombreuses perplexités avant que le styliste et ses créations ne soient considérés comme les plus « cool » du moment.

S’inscrivant en revanche dans la mouvance actuelle, Paco Rabanne s’apprête à expérimenter à son tour le « ready-to- buy ». La marque dessinée par Julien Dossena va mettre en vente juste après son défilé, le 3 mars prochain à Paris, quatre looks dans sa boutique parisienne de la rue Cambon, sur son site marchand ainsi qu’à travers les points de vente du grand magasin américain Barneys.

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