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Publié le
16 mars 2023
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Recyclage: la marque Later mise sur la troisième vie des fibres

Publié le
16 mars 2023

Lancée il y a quatre ans avec l'ambition de proposer des collections en matériaux recyclés, la marque rennaise Later vient de franchir une étape supplémentaire dans sa démarche en produisant des surchemises recyclées à partir des matériaux de ses propres surchemises. Un projet de "troisième vie des vêtements" soutenu par l'Ademe, et que Later entend désormais pousser à l'étape suivante.


Later


Later est de la rencontre entre les compères Benoit Tardif, styliste officiant depuis 20 ans dans la mode et passé par Hermès et Saint Laurent, et Benjamin Hooge, au cursus industriel l'ayant notamment amené à participer à l'arrivée du bio dans l'agroalimentaire. De ces deux profils nait l'envie de trouver un débouché au 100.000 vêtements non recyclés perdus chaque année en France.

"Pouvoir parler d'une offre 100% recyclée est un positionnement très clair et radical", nous explique Benjamen Hooge. Pour obtenir ces vêtements 100% recyclés, la marque s'adosse au procédé développé par la Filature du Parc (Brassac, Tarn), et qui permet de défibrer la laine sans en raccourcir les fibres, une fibre trop courte ne permettant plus de fournir un fil viable. Au final sont proposés des vêtements 100% laine recyclée, ou en mélange de matières recyclées (70% laine, 25% polyamide, 5% autres).

Mais la marque veut aller plus loin, et ambitionne dès 2021 de défibrer 250 kilos (environ 150 pièces) de ses propres produits en fin de vie, pour refabriquer de nouvelles pièces à partir des matériaux obtenus sans y ajouter de fibres vierges. Un projet à 80.000 euros, porté pour moitié par l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), et s'appuyant sur les conseils de la fondation Ellen McArthur.

Deux défibrages pour une troisième vie des matières



"L'objectif était vraiment de prouver que l'on peut recycler une pièce d'habillement plusieurs fois", explique Benjamen Hooge. "Nous avons fait tester les pièces en laboratoire, et il n'a été montré aucune dégradation de la qualité des fibres ou du tissu. Ce qui ouvre une porte intéressante, avec à terme l'objectif de pouvoir recycler des vêtements en boucle fermée.".

La marque bretonne veut désormais passer à l'étape suivante: l'objectif est de fournir en surchemise 300 utilisateurs, qui devront les soumettre à divers stress. Quelques mois plus tard, ces produits seront collectés, défibrés, refabriqués, et renvoyés à ces mêmes personnes afin qu'elles puissent en éprouver la qualité. Une étape sur laquelle Later espère à nouveau recevoir le soutien stratégique de l'Ademe.


Benjamin Hooge et Benoit Tardif - Later


En attendant, Later propose pour l'heure une vingtaine de modèles, avec, pour chacun, de deux à six déclinaisons couleur. Une offre inspirée du vestiaire masculin mais achetée à 35%-40% par des femmes, avec surchemise, vestes, pull, polaires ou sweatshirt. Il faut compter de 145 à 265 euros pour surchemise ou veste. Avec un chiffre d'affaires multiplié l'an passé par trois, à 200.000 euros, la marque est principalement distribuée en propre, avec par ailleurs quelques points de vente physique, choisis par affinité ou opportunité de communication. À ceux-ci s'ajoutent des pop-ups, comme celui déployé il y a quelques jours à Paris.  

Si l'étape de la fabrication des textiles et maille est au cœur du projet, Later n'en oublie par l'étape de la façon. Les vêtements sont pour l'heure fabriqués au Portugal. Mais Benoit Tardif et Benjamen Hooge préparent actuellement le terrain à l'ajout d'une production Made in Bretagne à leur offre.

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