Reebok développe son réseau Fithub pour s’affirmer dans le fitness

Hier, Reebok inaugurait sur 800 mètres carrés son premier magasin Fithub couplé à une salle de sport Cross-fit box de France. Preuve de la portée de l’événement pour la marque du groupe Adidas, Matt O’Toole,directeur de la marque Reebok au niveau mondial, participait aux festivités. Les magasins Fithub sont en effet au cœur de la stratégie de redéploiement de la marque qui a puisé dans son histoire fitness des années 80.

Mardi, Herbert Haine, PDG du groupe allemand, précisait que les objectifs de Reebok étaient d’atteindre les 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur son exercice 2015 contre 1,67 milliard en 2012. Matt O’Toole a donc livré quelques éléments sur la manière dont il comptait atteindre cet objectif. Et c’est sans surprise que le fitness, orienté Crossfit chez Reebok, est la pierre angulaire de cette stratégie.

« Quand nous avons décidé de repositionner la marque, nous avons fait une étude auprès de 24.000 personnes dans le monde, explique le dirigeant. Et nous avons perçu une attente de jeunes actifs diplômés de 25-30 ans qui ont une pratique différente du fitness. Dans la même semaine, ils peuvent être très actifs avec le Crossfit, participer à une séance de yoga avec des amis puis faire un trail le week-end. Le Crossfit est pour nous une façon directe et emblématique de présenter aux consommateurs ce que veut faire la marque ».

C’est cette « fit-generation » qu’entend toucher au premier plan Reebok avec son offre fitness. Un enjeu majeur car cette catégorie (qui comprend, le crossfit, le running, le training, le yoga ou encore la danse) représente aujourd’hui 98% de l’activité sport de la marque. La marque s’est en effet désengagée de tous les sports collectifs et a mis un terme à ses accords avec les fédérations sportives comme le football américain ou le hockey sur glace. Et le sport réalise aujourd’hui 75% de ses ventes dans le sport et les 25% restant dans le lifestyle avec sa ligne Classic.

Le rôle de l’accord avec le réseau de salles de sport Crossfit et du concept fithub est donc de créer un lien fort avec les pratiquants. « On estime qu’une personne sur quatre a une activité d’entrainement, de running ou se rend régulièrement dans une salle de sport, précise Matt O’Toole. En France c’est même un tiers des personnes. Parmi eux, 20% pratiquent plusieurs fois par semaine. Notre but est de devenir la référence avec Reebok ou Delta (la ligne performance NDLR) ». Reebok veut donc être présent sur les lieux de pratique.

Une présence concrétisée via son accord avec les salles de sport Crossfit. Le réseau compte 7000 salles dans le monde contre 1500 il y a trois ans. En France, il y en a 27 et 1500 en Europe, alors qu’aucune n’existait il y a encore trois ans. Au 31 avenue de l’Opéra, la salle pourra accueillir un millier de sportifs. Mais Reebok, qui ne veut surtout pas se couper de la lucrative catégorie running, cible aussi les pratiques outdoor. Elle est impliquée dans les Spartan Races, un nouveau mode de compétition, dont la première en France réunissant 6000 personnes a eu lieu en novembre, mêlant course à pied et parcours d’obstacles. La marque va d’ailleurs lancer une chaussure spécifiquement adaptée pour cette pratique en janvier.

Mais dans la vision de Reebok, le magasin reste au centre de la relation avec les pratiquants. «Par exemple, à Covent Garden, à Londres, notre nouveau magasin fithub possède un mobilier modulable, précise Matt O’Toole. Cela permet d’organiser des cours comme du yoga ou du cardio-training le matin avant l’ouverture du magasin, puis de tout remettre en place rapidement pour la journée ».

Et Reebok semble vouloir pousser le développement de l’enseigne. De nouveaux fitbub couplés à des salles de crossfit sont d’ores et déjà prévus à Washington, New-York, Moscou, Mexico et en Amérique du Sud. « Concernant les magasins, nous aurons 250 fithub, sans salle associée, à la fin 2013 dont 150 en propre, souligne Matt O’Toole. Et dans les pays où nous avons un important parc retail comme la Russie mais aussi l’Inde et la Corée, nous avons pour projet phare d’adapter ces magasins à partir de 2014 ».

S’il ne donne pas d’objectifs de développement chiffrés, le dirigeant cible les marchés sur lesquels la marque devrait aller chercher sa croissance : les USA, la Russie, l’Amérique latine mais aussi la France « qui réalise une progression au-dessus de la moyenne ».

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