Renzo Rosso : « La vraie mode ne peut pas faire du see now, buy now »

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
7 juin 2016

« On ne peut pas changer le défilé. Si l’on veut faire de la créativité, on ne peut faire du "see now, buy now" en mettant en vente les produits juste après le show », estime Renzo Rosso, en exposant son point de vue à FashionMag.

Le fondateur de Diesel et du groupe de mode OTB (Marni, Viktor & Rolf, Maison Margiela, etc.), qu’il préside, prend position dans l’actuel débat sur les calendriers de la mode.

 
« Le choix des tissus est primordial dans les collections. Il faut les tester au préalable. Ce qui signifie prendre du temps pour construire la collection et travailler sur la créativité. Seules les marques les plus commerciales, qui achètent des tissus standards, peuvent mettre en place un tel système », explique Renzo Rosso.

« La vraie mode ne peut absolument pas le faire. A ce moment-là, ce n’est plus un défilé, mais un événement, où l’on invite le client final et non plus les acheteurs », poursuit-il.

Sur le thème des défilés mixtes, le patron d’OTB est plus ouvert. « Mélanger l’homme et la femme dans un unique défilé peut se faire. C’est parce qu’à New York défilaient ensemble l’homme et la femme que j’y suis allé avec Diesel Black Gold. Mais au bout d’un moment, pour des raisons de business, j’ai dû diviser les deux segments », dit-il.
 
« En présentant les deux collections ensemble, il n’est pas possible de montrer correctement toutes les pièces. Evidemment, si tout le monde allait dans cette direction et que cette tendance était globale, nous le ferions aussi », conclut l’entrepreneur, qui fêtera bientôt son 60ème anniversaire.
 
A cette occasion, Renzo Rosso sort un livre avec les éditions Assouline. Un volume de 204 pages et 150 photos intitulé RR Radical renaissance 55+5, qui sera dévoilé le 17 juin à Milan, à la veille de la Fashion Week masculine.
 
« J’ai publié un livre pour mes 40 ans, un autre pour mes 50. Celui-ci est le plus réussi car il montre vraiment l’évolution entre ce que nous étions, ce que nous sommes aujourd’hui et ce que nous serons dans la prochaine décennie. Il ne parle pas seulement de mode, mais aussi de toutes mes autres activités », indique-t-il.