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10 févr. 2021
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Résistant à la crise, Pomm’Poire a fait un bond en 2020

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10 févr. 2021

Comme dopée par la crise, malgré les aléas, Pomm’Poire poursuit son développement sans trop d’embuches grâce à son positionnement digital. Portée par une croissance annuelle moyenne de 20% à 25% depuis sa naissance en 2013, et après une année 2019 en demi-teinte, la marque nordiste de lingerie en ligne a signé un cru 2020 au-delà des attentes: l’entreprise prônant des valeurs d’inclusivité a enregistré un bond de 35% l’an dernier, ses ventes atteignant près de 2,8 millions d’euros. Surfant sur son essor e-commerce, la DNVB entend tout de même accélérer en parallèle sa diversification retail.


La marque propose 2.500 références sur son site marchand, et compte élargir encore son éventail de tailles - Pomm'Poire


"Le mois de mars 2020 a été catastrophique, car les gens étaient inquiets et n’ont quasiment pas passé commande durant le confinement. Cependant, dès début avril, l’activité de Pomm’Poire est repartie, très fort et très vite. Une dynamique qui ne nous a plus quittés et nous a permis de passer un vrai cap", atteste Alexandre Montaye, cofondateur de la marque avec sa femme Anne, ainsi que Tanguy et Quentin Toulemonde. Les mois suivants ont même enregistré des croissances de l’ordre de +60%.

"De nouvelles clientes ont découvert notre marque l’an dernier, notamment sur le segment grande taille, et nous avons réussi à fidéliser les habituées", poursuit le dirigeant. Proposant des bonnets allant de A à E (et quelques tailles F), la griffe au positionnement milieu de gamme (environ 45 euros pour un ensemble) a construit son identité lingerie en misant sur une palette de couleurs vitaminées et un savoir-faire corsetier grâce à son atelier de conception et prototypage situé à Wattrelos, qui emploie 25 personnes. La fabrication étant ensuite confiée à des partenaires en Europe et en Asie.

Autre pilier du développement online de la société, le format marketplace. Pomm’Poire est présente chez La Redoute, Zalando et les 3Suisses. "Nous n’avons pas opéré de levée de fonds et sommes rentables depuis la deuxième année. En faisant le choix de ne pas faire d’investissement marketing lourd, les places de marché nous ont permis de confronter notre offre de dessous aux clients et de nous démarquer". Ce canal de vente était celui qui apportait le plus de chiffre d'affaires à l’entreprise, mais cela s’inverse aujourd’hui: l’e-shop Pomm’Poire le dépasse désormais, à mesure que sa notoriété s’est développée.


Camille Cerf collabore avec une marque qui séduit des femmes de 18 à 60 ans. La moyenne d’âge des clientes se situant à 37 ans. - Pomm'Poire


Pour amplifier son aura, une ambassadrice a été choisie en 2019, en la personne de l’ex-Miss France Camille Cerf. "Nous défendons les mêmes valeurs body positive. Ce n’est pas une people ou une influenceuse qui prête son image, elle a développé une vraie ligne premium avec nous, renouvelée chaque saison". Une gamme plus pointue aux prix légèrement plus élevés qui utilise notamment de la dentelle française de la maison Sophie Hallette.

Sur le site, les photos ne sont pas jamais retouchées et l’entreprise ne fait pas appel à des mannequins. Ce sont de "vraies femmes de tous les jours" et de toutes morphologies qui sont conviées à jouer les modèles photo d’un jour via un grand casting.

Côté chiffres, l’objectif fixé par l’équipe dirigeante est de réaliser 5 à 6 millions d’euros de ventes à l’horizon 2023. Un cap qu’elle souhaite atteindre en accroissant son empreinte physique. Car Pomm’Poire a développé un petit réseau à l’enseigne qui se compose de quatre boutiques (à Tours, Abbeville, Lomme et Alger), et est amené à s’agrandir au rythme de deux à trois ouvertures par an. "En 2021, au regard du contexte, il n’y aura qu’une inauguration, mais il s’agit d’un magasin qui sera situé dans l’un des centres commerciaux majeurs de la région lilloise". 


Le magasin de Tours - Pomm'Poire


Malgré les difficultés du commerce physique, il apparaît nécessaire selon Alexandre Montaye de développer "de manière raisonnée" ce canal de vente: "Le produit lingerie est particulier, la taille qui ira à une cliente peut varier selon le modèle et sa forme. Seulement 15-20% des Françaises achètent de la lingerie sur le web. De nombreuses femmes ont besoin d’essayer et de toucher les produits". Depuis un an, la marque est aussi présente dans quatre corners aux Galeries Lafayette d’Orléans, Marseille, Grenoble et Béziers.

Sans le vouloir au départ, Pomm’Poire a également fait sa place dans une centaine de boutique de lingerie multimarques. Il n’y a pas d’équipe dédiée au développement B2B, les nouveaux clients wholesale de la marque s’adressent à elle via le bouche-à-oreille et sont séduites par un procédé d’achat proche de celui de l’e-shop: c’est-à-dire que les détaillants peuvent passer commande sans minimum de pièces, et en temps réel (et donc pas une saison à l’avance). "C’est un modèle adapté à la conjoncture incertaine", appuie le cofondateur de la marque, qui a lancé pendant le confinement une opération solidaire en faveur de ces revendeurs. Les clientes du site web avaient la possibilité de reverser une partie du montant de leur commande à l’un des magasins multimarques de leur choix.

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