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13 janv. 2014
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Retouches inversées: un phénomène qui commence à faire parler

Publié le
13 janv. 2014

"Grossir" les mannequins pour cacher les effets collatéraux de l’extrême maigreur: une sociologue américaine lance outre-Manche la polémique en dénonçant une institution de la mode dissimulant les effets de son addiction à la minceur. Professeur en sociologie à l’Occidental College et auteur du livre Sociological Images, Lisa Wade a publié deux comparatifs d’images montrant des morphologies "renforcées".

Illustration choisie dans le magazine Numéro par Lisa Wade


Joues remplies, ventre et hanches arrondis, côtes gommées… Si les retouches amincissantes des marques et magazines de mode sont bien connues, cette tendance à l’étoffement des silhouettes l'est moins. Et l’article de Lisa Wade a de fait rapidement trouvé écho dans la presse anglo-saxonne et sur les réseaux sociaux.

Le DailyMail avait déjà publié ce qui restera un article de référence sur le sujet. Il était l’œuvre de Leah Hardy, ex-journaliste de Cosmo, qui cite de nombreux acteurs de la mode et de la presse ayant eu recours au procédé. Du créateur de la marque Boden aux journalistes Jan Druker de Healthy Magazine et Alexandra Shulman du Vogue UK. En passant par le directeur créatif de ce même magazine, Robin Derrick, qui confie avoir passé dix ans à amincir les mannequins, avant de passer les dix suivantes à les grossir. Leah Hardy confesse avoir participé au phénomène quand des modèles recrutés pour leurs courbes et magnifique peau se sont avérés squelettiques et victimes d’acné.

La démonstration de Lisa Wade a déclenché une vive émotion aux Etats-Unis, où la question du surpoids est au cœur de nombreuses polémiques. D’où l’émotion suscitée par les propos de la direction d’Abercrombie & Fitch sur les client(e)s dépassant une certaine taille. Ou encore par les déclarations du fondateur de Lululemon, pour qui une série de pantalons de yoga n’était pas transparente à cause d’un défaut de conception, mais à cause de clientes trop charnues.

En septembre dernier, Vogue UK s’est distingué en proposant gratuitement aux écoles un documentaire montrant la fabrication d’une image de mode, avec tout ce qu’elle contient de retouches. L’objectif affiché est de prévenir tout complexe chez les adolescentes britanniques.

Un an plus tôt, Israël était le premier pays au monde à interdire les images de mannequins très maigres dans les publicités. Quelques mois plus tôt, les parlementaires britanniques abordaient le même sujet, sans décision à la clef.

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