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2 juil. 2019
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Safilo et Dior, c’est fini

Publié le
2 juil. 2019

Ce mardi, Safilo souffrait encore à la Bourse de Milan, s’inscrivant en repli de plus de 2 % à 0,84 euro. La veille, le titre du lunetier italien, contrôlé par le fonds néerlandais Hal, avait perdu près de 6 % après l’annonce lundi que son contrat de licence portant sur les collections optiques et solaires de Dior et Dior Homme prendrait fin le 31 décembre 2020.
 

Après 23 ans, la licence de Safilo pour les lunettes Dior s'achève fin 2020 - Safilo


L’annonce était attendue depuis la création en 2017 de la coentreprise Thelios entre le fabricant Marcolin et LVMH, désireux d’internaliser la filière lunettes de ses nombreuses griffes. Mais elle n’a pas manqué de produire un certain effet. Depuis 23 ans, Safilo produisait les lunettes Dior. Durant deux décennies, le groupe a vendu plus de 30 millions de paires dans le monde. A elle seule, cette licence a représenté plus de 13 % de son chiffre d’affaires total en 2018.
 
« Notre entreprise affiche 85 ans d'expérience, un engagement et une passion dans cette industrie dont nous sommes fiers. Pour renforcer Safilo dans le futur, nous souhaitons continuer à valoriser notre capital humain, la solidité d'un portefeuille de licences attractif et équilibré, ainsi que nos marques exclusives qui se développent conformément à notre plan », déclare dans un communiqué le PDG du groupe, Angelo Trocchia, confiant dans la capacité de l’entreprise à se relancer.

Le lunetier a vu son chiffre d’affaires et ses bénéfices reculer ces dernières années, clôturant 2018 à 962,9 millions d’euros (-7 % à taux de change courant) avec une perte nette ajustée de 26,7 millions d’euros. Mais le début 2019 s’annonce encourageant avec un chiffre d’affaires en hausse de 3,4 %, à 247,3 millions d’euros, au premier trimestre.

Face à la montée en puissance des grands groupes de luxe et leur volonté de contrôler en interne la lucrative activité de l’eyewear, le deuxième fabricant mondial de lunettes a perdu de nombreux contrats clés ces dernières années.

Depuis le 1er janvier 2017, la licence de Gucci s’est transformée en un contrat de production de quatre ans qui devrait prendre fin à son tour en 2020. Elle représentait environ 240-250 millions d'euros soit 20% du chiffre d’affaires net en 2016. Les collections optiques de la marque seront bientôt totalement produites par Kering Eyewear, qui a capté également depuis trois ans les collections des autres griffes du groupe de luxe, réalisées auparavant en licence par Safilo (Bottega Veneta, Saint Laurent, Alexander MCQueen et McQ).

En décembre 2017, cela a été au tour de LVMH de porter un coup dur au lunetier en mettant fin à la licence de Celine. Les collections eyewear de la griffe sont désormais réalisées par Thelios, ainsi que celles des marques Loewe, Fred, Kenzo et Berluti. Il faut croire que le géant mondial du luxe, qui détient 51 % de Thelios, ne va pas en rester là. Après avoir inauguré une première usine l'an dernier, il a annoncé en début d'année la construction d'une deuxième manufacture en Italie avec son partenaire Marcolin, qui lui permettra de produire à plein régime plus de 4,5 millions de paires par an.

Or, dans le portefeuille de Safilo, restent encore trois marques du groupe de luxe français : Givenchy, Fendi et Marc Jacobs... Mais Angelo Trocchia se veut optimiste : « Nous nous concentrerons totalement sur notre créativité, sur nos compétences technologiques et sur notre personnel pour agrandir ultérieurement notre portefeuille de marques, déjà enrichi par le renouvellement des licences de marques clés telles que Kate Spade New York, Tommy Hilfiger, Havaianas et Fossil, ainsi que par les contrats de licence signés récemment avec Levi's, Missoni et David Beckham ».

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