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Sept ex-salariés d'Hermès condamnés pour avoir fabriqué de faux sacs Birkin

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24 sept. 2020

Dix personnes, dont sept anciens salariés d'Hermès, grand maison du luxe français, ont été condamnés jeudi à Paris à des peines allant de six mois de prison avec sursis à trois ans dont deux ferme, pour avoir participé à la fabrication ou la vente de sacs Birkin contrefaits.


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Considéré comme l'un des instigateurs de cette manufacture parallèle, le principal prévenu a été condamné à la plus lourde peine, ainsi qu'à 200.000 euros d'amende. Cet homme, seul absent au procès qui s'est déroulé en juin, est visé par un mandat d'arrêt. Un autre organisateur a écopé de trois ans de prison dont un an ferme, à effectuer en détention à domicile, et à une amende de 100.000 euros. Une femme qui avait commercialisé les sacs auprès d'acheteurs asiatiques a été condamnée à la même amende, ainsi qu'à 30 mois dont 10 mois ferme - à exécuter sous le même régime.

A l'encontre des sept autres, le tribunal a prononcé des peines de sursis et d'amende. Plusieurs prévenus ont par ailleurs été condamnés à verser solidairement quelque 580.000 euros pour les préjudices moral et matériel aux différentes entités du groupe Hermès - qui avaient demandé 2 millions.

Ces dix prévenus, dont la plupart avaient un casier vierge, ont été jugés pour avoir fabriqué chez eux en 2013 et 2014 des répliques du modèle Birkin, le plus vendu et le plus rentable de la marque de luxe. A la barre, ils ont reconnu une grande partie des faits: certains ont expliqué avoir accepté de participer à cause d'une situation financière alors précaire, d'autres ont évoqué "l'appât du gain", expliquant avoir voulu améliorer leur quotidien ou faire plaisir à leurs enfants.

Pour fabriquer ces contrefaçons "de haute qualité", selon les mots de la procureure, l'un des membres du réseau achetait des peaux de crocodile auprès d'un fournisseur italien en Lombardie. Puis les différentes étapes, très techniques, étaient réalisées par des salariés ou ex-salariés d'Hermès, chez eux, les sacs s'échangeant sur des parkings ou dans la rue.

Ces "vrais faux" étaient ensuite écoulés auprès de touristes asiatiques à Paris, ou à Hong Kong, pour au moins 20.000 euros. Le prix d'un sac neuf de ce type est d'environ 45.000 euros.

"Compte tenu de la sévérité de la peine", l'avocat du principal prévenu a affirmé n'avoir "d'autre choix que de faire appel". "La lutte contre la contrefaçon", si elle est "légitime", "ne peut pas se faire au détriment des droits fondamentaux", a ajouté Alexandre Lazarègue, estimant que la législation dans cette matière présente un "risque d'arbitraire".
 

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