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Marguerite Capelle
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30 sept. 2017
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Silhouettes longilignes, mais jamais mesquines chez Haider Ackermann

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Marguerite Capelle
Publié le
30 sept. 2017

C'est un véritable rite de passage pour les amateurs de mode : assister un samedi matin à un défilé par Haider Ackermann, l'un des plus grands puristes de la mode. 

Haider Ackermann - printemps-été 2018 - Womenswear - Paris - © PixelFormula


Le gratin de la mode française était au premier rang : de Caroline de Maigret et Daniel de la Falaise à Harumi Klossowska ou Lou Doillon. Ainsi qu'une authentique superstar : Kourtney Kardashian, qui est arrivée avec deux immenses gardes du corps aux regard perçant.

Tous ont pu assister à une démonstration de mode d'une austérité enchanteresse, qui s'est ouverte sur une demi-douzaine de silhouettes d'une précision chirurgicale, en rouge, avec de longs manteaux sacerdotaux ou d'élégants smokings ceinturés – tous complétés par de saisissantes bottes à sabot de cheval, exagérément pointues. Une allure de rock star BCBG avec beaucoup de lustre. Totalement exemptes d'imprimés, les plus belles pièces de la collection associaient de façon classieuse noir de jais, écru et rouge sang, sur de longs manteaux flottants, ou une série de hauts parfaits composés de tentacules de soie entremêlés.

Assister à un défilé Haider Ackermann est presque une expérience spirituelle, de par la pureté des vêtements et la musique sacrée (dans le cas présent, On the Nature of Daylight, de Max Richter).

« Je retenais mon souffle, tout était tellement incroyable » a susurré Kourtney à Haider, alors qu'ils posaient pour les photographes en coulisses. Se tournant vers un groupe de rédacteurs de mode, Haider Ackermann a expliqué en souriant : « Je voulais de la netteté, linéaire, graphique, mais avec beaucoup de sensualité. Mais un peu moins de coupes au scalpel, parce que la vie est déjà beaucoup comme ça en ce moment ».

Haider Ackermann - printemps-été 2018 - Womenswear - Paris - © PixelFormula


Feu le grand Pierre Bergé aimait raconter à tout le monde que la maison Yves Saint Laurent avait mis quinze ans à devenir rentable. Il donnait cet exemple pour souligner à quel point les financiers du secteur de la mode ne sont plus prêts aujourd'hui à ce genre d'engagement sur le long terme.

Au fond des coulisses, Anne Chapelle, la PDG et partenaire financière d'Haider Ackermann, a inondé le créateur de compliments, alors même qu'elle venait de révéler que la maison ne faisait toujours pas de bénéfices. Ce qui est d'autant plus remarquable que la marque est distribuée par 280 adresses dans le monde, un chiffre impressionnant pour un créateur aussi pointu que lui. L'exemple de Pierre Bergé est donc suivi, en tout cas par Anne Chapelle.

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