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Soldes d'hiver : démarrage timide à Paris sur fond de polémique

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11 janv. 2006

PARIS, 11 jan 2006 (AFP) - Les soldes d'hiver ont connu un début timide mercredi dans les magasins parisiens, sur fond de polémique sur une éventuelle multiplication des périodes de rabais en France.


Des personnes font la queue pour accéder au comptoir maroquinerie Gucci dans un grand magasin parisien le 12/01/05- Photo : Eric Feferberg

Les soldes, qui vont durer de quatre à six semaines selon les départements, ont débuté dès minuit sur Internet. En revanche, contrairement aux années précédentes, aucun magasin n'a décidé d'ouvrir dans la nuit. A Paris, la préfecture avait interdit cette pratique en fixant à 08h00 l'ouverture des magasins.

Dans l'habillement, les soldes d'hiver et été représentent 25 à 30% du chiffre d'affaires annuel. Les commerçants entendent grâce à eux regonfler leur chiffre d'affaires qui a pâti d'un mois d'octobre très doux, décourageant les achats de vêtements chauds.

Charles Melcer, président de la Fédération nationale de l'habillement, qui représente les commerces indépendants du secteur, estime que "pour le moment, il n'y a pas une ambiance folle" dans les magasins, malgré des rabais de -30 à -50%, même s'il souligne qu'il est trop tôt pour se prononcer sur les soldes.

A l'heure du déjeuner, les boutiques de la rue du Faubourg Saint-Honoré, artère majeure du luxe parisien, étaient presque vides à l'exception de petites files d'attente devant les boutiques Chanel et Gucci.

Même chose sur le boulevard Haussmann : chez le chausseur Minelli, les boîtes de chaussures jonchaient lessol, témoignant de stocks pléthoriques, mais les clients ne se précipitaient pas. Les Galeries Lafayette avaient pourtant annoncé qu'elles attendaient 180.000 personnes mercredi.

"Il n'y a personne", déplore une vendeuse du Printemps à Paris. Chez Benetton, où le vaisseau-amiral de la Place de l'Opéra est moyennement rempli, les vendeuses affirment toutefois que "c'est un début de soldes normal". En revanche la rue de Rivoli était bondée à la mi-journée.

Certains accros des soldes n'ont en tout cas pas manqué ce grand rendez-vous de la consommation: avant 10H30, Ophélie Seng Tian Thr, analyste marketing, avait déjà fait l'acquisition d'un sac Gucci à 300 euros aux Galeries Lafayette, et Jean, consultant en recrutement de 40 ans, se refaisait un stock de chemises au Printemps.

"C'est pour ça que la multiplication des soldes, comme l'a proposé Thierry Breton, je suis pour!", lance-t-il.

Pour doper la consommation, le ministre de l'Economie a suggéré dimanche de multiplier les périodes de soldes, actuellement limitées à deux par an, déclenchant un tollé chez les petits commerçants, voire la franche opposition de son collègue du Commerce et des PME Renaud Dutreil.

"Deux périodes de soldes par an est un bon rythme (...), ça mobilise les consommateurs", a déclaré le ministre, venu aux Galeries Lafayette.

"Nous nous ne pouvons pas en France multiplier les ventes à perte, ou on risque de voir le petit commerce disparaître. Est-ce que nous voulons importer ce système anglo-saxon ? Non", a ajouté M. Dutreil, dont le ministère supervise l'organisation des soldes.

L'idée de multiplier les soldes inquiète les petits détaillants, qui craignent de voir leurs marges fondre, mais elle intéresse les grands magasins et les chaînes.

Philippe Houzé, président du directoire du groupe Galeries Lafayette, a estimé mercredi qu'il fallait "réfléchir au moyen d'énergiser la consommation, mais il faut aussi faire très attention à la vente à perte".

D'après lui, le vrai problème est "le moral des Français et leur confiance dans l'économie". "Quand on apportera une solution" au problème du chômage en France, "on verra les clients heureux profiter des périodes de soldes", a-t-il dit.

Par Véronique DUPONT

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