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29 nov. 2016
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Sophie de Rougemont (CEO Carven) : « Je souhaite me recentrer sur les valeurs de la maison »

Publié le
29 nov. 2016

Rachetée par Bluebell Group, son partenaire et distributeur sur la Chine devenu en mai dernier son actionnaire majoritaire, Carven est en phase de transition. La marque de luxe accessible s’est séparée en octobre du duo qui pilotait les collections femme, Alexis Martial et Adrien Caillaudaud, et a suspendu sa ligne masculine.
 
Arrivée à la tête de la maison au printemps dernier avec le nouvel actionnaire, Sophie de Rougemont a expliqué à FashionNetwork, en marge de la conférence Luxury Forward organisée ce mardi à Paris, la nouvelle orientation stratégique de la griffe.
 

Sophie de Rougemont - Carven


FashionNetwork : Où en est Carven aujourd’hui ?

Sophie de Rougemont :
Nous sommes en période de transition, car en recherche d’un nouveau directeur artistique. Cette figure est importante car elle incarne les valeurs de la maison. Une fois que nous l’aurons trouvée, ce sera plus facile de communiquer sur nos projets. En attendant, ce que je souhaite, c’est me recentrer sur les valeurs de la maison et capitaliser sur ces valeurs.

FNW : Quelles sont ces valeurs ?

SDR :
Carven existe depuis 1945. Elle a toujours son atelier au cœur de Saint-Germain, des archives, un vrai héritage. Madame Carven incarnait une certaine fraîcheur, une douceur dans les vêtements. C’est le détail qui faisait la différence. Carven, c’est à la fois l’héritage couture et la fraîcheur. Cette maison a aussi une véritable légitimité à s’exprimer sur la Parisienne. La mise en avant de ces valeurs sera notre façon de créer un lien avec les consommateurs et provoquer leur engagement envers la marque.
 
FNW : Comment est positionnée Carven aujourd’hui ?

SDR :
Carven est une marque de créativité accessible et non de luxe. Elle a été relancée en 2009 par les précédents actionnaires (Henri Sebaoun, qui occupe aujourd’hui le poste de directeur exécutif de Carven, et Marc Sztykman, ndlr) sur le créneau du luxe accessible en s’adressant principalement à une cliente jeune, autour de 25 ans. Le problème, c’est qu’il s’est créé un fossé, la marque attirant une cliente jeune, qui ne pouvait pas forcément s'offrir une robe à 500 euros.
 
FNW : Quelle stratégie voulez-vous donc mettre en place ?

SDR :
Nous visons une clientèle de 25 à 45 ans qui puisse s'offrir nos vêtements, tout en s'adressant à une clientèle plus jeune avec des prix accessibles, en revenant à une offre qui comprenne des premiers prix à 160 euros, comme nous l'avons fait pour notre faux col iconique. Aujourd’hui, nous devons consolider nos valeurs. C’est pourquoi nous avons suspendu pour l’instant la ligne masculine. Carven est née comme une maison de luxe féminine. Lorsque nous aurons relancé la femme avec un nouveau directeur artistique, alors nous pourrons songer à l’Homme.
 
FNW : Vous étiez auparavant directrice Fashion de Bluebell, pouvez-vous nous parler de ce groupe ?

SDR :
Blubell est un distributeur multimarque de produits de luxe en Asie, qui emploie 2 000 personnes et compte 500 points de vente. Nous travaillons par exemple avec Interparfums, Moschino ou encore Manolo Blahnik. Le groupe investit sur les meilleurs emplacements, en communication, tout en ayant de vraies relations avec les clients.
 
FNW : Est-ce que Carven va défiler en février prochain à Paris ?

SDR :
Il est encore trop tôt pour le dire.

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