Stéphane Rolland a une feuille de route chargée pour 2012. Le couturier, qui a créé sa maison de haute couture en 2007, prépare activement une ligne de prêt-à-porter. Positionnée haut de gamme avec des prix de vente pouvant aller jusqu'à 25 000 euros, cette ligne de mode féminine est prévue pour janvier au plus tard. Date à laquelle les deux premières boutiques du créateur devraient ouvrir au Moyen Orient et en Europe et ce avec un partenaire. "Nous avons de nombreux projets en cours. Le prêt-porter est une demande de nos clientes mais aussi de personnes qui n'ont pas le même budget", commente Geneviève Darmon, CEO de la maison. Car la maison, qui est bénéficiaire et qui a réalisé 6 millions d'euros de chiffre d'affaires HT en 2010, ne vit pour le moment que de la haute couture, chose rare.

"Pour moi, la haute couture est comme un diamant d'où partent les ramifications", commente Stéphane Rolland. Le couturier, qui a travaillé pour Balenciaga et de nombreuses années pour Jean-Louis Sherrer, s'est lancé dans l'aventure en 2007 avec cette chance de revenir avenue George V, là où Balenciaga avaient ses ateliers. Aujourd'hui, la société, qui emploie 35 personnes, a deux équipes d'ateliers, dont une composée de personnes de chez Jean-Louis Sherrer et la seconde plus récente d'anciens salariés des ateliers Christian Lacroix. Tout y est fait à la main et les mannequins des clientes personnalisées peuvent être stockées. "J'ai pu me développer pendant la crise car justement c'était la haute couture. De plus, ce sont surtout les classes moyennes qui souffrent", commente, lucide, le créateur.

Il écoule en moyenne 350 pièces par an. Il reçoit ses clients au showroom parisien et se déplace notamment au Moyen Orient, qui pèse 80% de son activité. Avec sa philosophie du step by step et sa volonté de maîtriser son nom, il a en quatre ans pu installer sa maison sur la scène parisienne de la haute couture et défile à Paris chaque saison. En 2009, année d'une augmentation de capital, de la maroquinerie est venue allonger l'univers Stéphane Rolland. "Nous sommes une maison indépendante partie de zéro", insiste Geneviève Darmon". A terme, le réseau de boutiques sera plus vaste et de la demi-mesure pourrait y être proposée", poursuit le créateur.