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14 févr. 2022
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Transport et relocalisation: deux préoccupations RSE montantes chez les marques de mode

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14 févr. 2022

Dans le cadre de son enquête annuelle menée auprès des marques et enseignes du marché français de l'habillement, l'Institut français de la mode (IFM) se penche sur les stratégies RSE déployées par celles-ci. Et notamment sur la priorisation de certains sujets, des émissions carbone jusqu'au travail des enfants.


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Interrogées en décembre dernier, marques et enseignes ont pu choisir comme l'année précédente jusqu'à trois risques liés aux droits humains et conditions de travail parmi les six proposés.

Le travail des enfants reste de loin le principal sujet de préoccupation, avec 98% des répondants (96% en 2020). Arrivent ensuite le travail forcé avec 76% (+2 points en un an), la sécurité de lieux de production avec 65% (+12 points) et les discriminations avec 26% (+1 point). Suit le risque d'un salaire insuffisant avec 22% (+1 point), tandis que la question des violations des salaires minimums imposés localement voit sa part reculer de 9 à 6% des réponses.

"Il ressort comme l'année précédente une grande stabilité dans la hiérarchisation des risques par les marques et enseignes", résume Gildas Minvielle, directeur de l'observatoire économique de l'IFM.

Parmi quatre risques sanitaires liés à leurs produits, les donneurs d'ordres ont par ailleurs dû en choisir un ou deux qu'ils estiment les plus significatifs. Comme en 2020, c'est le recours à des produits chimiques toxiques dangereux pour la peau et l'environnement qui arrive en tête des réponses, même si leur part recule en un an de 93 à 78%. La question de la consommation d'eau est quant à elle mentionnée par 43% des entreprises (contre 37% en 2020), suivie par les sujets d'optimisation de transport avec 32% (contre 26%), à égalité avec le problème des émissions de gaz à effet de serre (+6 points depuis 2020).

Relocalisation partielle des productions



L'IFM a également demandé aux entreprises de choisir, parmi cinq possibilités, une ou deux actions écoresponsables prioritaires qu'elles ont menées en 2021. Cette année, c'est la relocalisation partielle des productions en France et en Europe qui arrive en tête des réponses avec 42% du panel (18% en 2020). Volant la première place à la réduction des volumes de commandes pour limiter les risques d'invendus, avec 38% des répondants (contre 58 % en 2020). Suivent avec 31% l'intensification des audits (+3 points), et le renforcement du sourcing dans des pays respectant les droits sociaux et limitant l'impact environnemental avec 27% (+4 points).


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Reste 11% de répondants indiquant ne pas avoir mené d'initiative écoresponsable particulière en 2021. Ils étaient 23% un an plus tôt. "C'est un fort recul, notamment lié au fait qu'il devient inhérent au sourcing d'être écoresponsable, note Gildas Minvielle. Les commandes prennent ce chemin-là."

Se pose naturellement la question de l'impact de la crise sanitaire mondiale sur les stratégies mises en place par les marques et détaillants. Ils sont ainsi 92% à confirmer avoir investi dans le développement de la vente en ligne. Ils sont en outre 62% à avoir opté pour un renforcement du sourcing de proximité, auxquels s'ajoutent 47% ayant opté pour un changement de pays d'approvisionnement (voir notre article dédié aux évolutions de sourcing). Ils sont enfin 19% à avoir renforcé la sous-traitance (le distributeur achète lui-même le tissu) de leur approvisionnement.

Au final, ces chiffres interrogent sur l'impact à moyen terme de la crise sur les investissements RSE de marques et enseignes mises à l'épreuve. Des acteurs mis à mal par les questions sanitaires: pas moins de 34% indiquent avoir fermé des magasins depuis le début de la crise sanitaires et 17% à avoir dû couper dans leurs effectifs.

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