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UE/chaussures : les 25 facilitent une action anti-dumping contre la Chine

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12 janv. 2006

BRUXELLES, 12 jan 2006 (AFP) - Les experts des 25 Etats membres de l'Union européenne ont entrouvert la porte jeudi à une action anti-dumping contre les importations de chaussures à dessus cuir venues de Chine, en refusant le statut d'économie de marché à treize fabricants chinois.


Un travailleur chinois transporte des cartons à chaussures dans un quartier commerçant de Pékin Photo : Peter Parks

"Il y a eu un soutien très large à la proposition de la Commission européenne de ne pas accorder le statut d'économie de marché à ces 13 entreprises chinoises", a expliqué Peter Power, porte-parole du commissaire européen au Commerce Peter Mandelson.

"Nous allons maintenant passer à la phase suivante de l'enquête pour établir s'il y a eu ou non dumping, s'il y a eu préjudice (pour l'industrie européenne), s'il y a un lien de cause à effet entre le dumping et le préjudice et si des mesures (correctives) seraient dans l'intérêt de l'économie européenne et de l'Europe en général", a précisé le porte-parole.

Ce dernier aspect "est la question clef", a-t-il ajouté, en affirmant que "tous ces aspects seront examinés avec une rigueur absolue".

Selon la FESI (Federation of the European sporting goods industry), dont les membres importent toutes leurs chaussures de sport de Chine ou du Vietnam, autre pays visé par la plainte des fabricants de l'UE, le refus du statut d'économie de marché aux entreprises chinoises fait qu'il sera "plus facile de prouver le dumping".

Et les droits compensatoires éventuellement imposés par l'UE pourront être plus élevés, a indiqué un porte-parole à l'AFP.

Mais M. Power a démenti cette interprétation. "Il est faux d'en conclure que nous allons inévitablement dénoncer un dumping", a-t-il expliqué.

Selon lui, "les principes comptables de ces entreprises, le niveau de transparence, les éléments d'intervention de l'Etat" interdisaient de leur accorder le statut d'économie de marché.

Comme l'UE refuse encore ce statut à la Chine elle-même, l'examen doit se faire au niveau des sociétés, a rappelé le porte-parole.

Déçue par le verdict des experts, la FESI garde toutefois l'espoir que les chaussures de sport, produit de technologie avancée qui ne sont plus fabriquées en Europe, seront exclues de la procédure. La Commission y serait favorable, selon le porte-parole de l'association, qui représente des marques mondiales comme Addidas, Reebok ou Nike.

La FESI accuse d'ailleurs la Confédération européenne de l'industrie de la chaussure, à l'origine de la plainte pour dumping contre la Chine et le Vietnam, d'avoir exagéré la progression des exportations chinoises à la suite de la levée des quotas le 1er janvier 2005.

De janvier à octobre 2005, les importations de chaussures chinoises ont augmenté de 335%, un chiffre jugé "naturel" après la suppression de restrictions quantitatives, et non de 700% comme l'avait affirmé la Commission pour la période janvier-avril. Mais elles ont reculé de 5,8% en provenance du Vietnam.

La Commission européenne doit prendre une décision sur d'éventuelles mesures correctrices par le biais de surtaxes douanières au plus tard le 7 avril. Mais compte-tenu des délais légaux de mise en oeuvre, M. Mandelson pourrait trancher dans le courant du mois de février.

Le vice-ministre chinois du Commerce, Gao Hucheng, était à Bruxelles mardi pour évoquer le dossier avec son homologue européen, le directeur général de la DG Commerce, David O'Sullivan.

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