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24 nov. 2011
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Un nouveau Printemps à l'assaut de Strasbourg

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24 nov. 2011

Engagée il y a une dizaine d‘années environ, l’opération de l’ilot Printemps à Strasbourg commence à entrer dans les faits. Les travaux sur la coque des bâtiments composant l’ensemble immobilier ont commencé cette année. Les travaux concernant le Printemps lui-même débutent en janvier prochain. L’inauguration du nouveau grand magasin est prévue en février 2013. Car il s’agit bien d’un vrai nouveau Printemps que gagnera Strasbourg à la fin des travaux. D’autant plus qu’aujourd’hui, sur deux bâtiments, il s’apprête à déménager sur un seul tout en gardant une surface équivalente, soit 7200 m2 de vente. Dans la droite ligne des rénovations et de la montée en gamme que pilote l’enseigne de grands magasins depuis son acquisition par le groupe italien Borletti en association avec une filiale de la Deutsche Bank (RREEF) en 2006.

Strasbourg, Printemps
La façade du futur Printemps interprétée par Christian Biecher


A l’époque, un budget d’investissement de 285 millions d’euros a été engagé par les nouveaux actionnaires. Près de 240 millions ont d’ores et déjà été utilisés via aujourd’hui la modernisation de plus de la moitié des unités dont le navire amiral du boulevard Haussmann en transformation certes permanente. Le dernier magasin refait est celui du centre commercial Parly 2. Après Strasbourg, ce sera le tour de l’unité de 8000 m2 que compte le Printemps dans le centre commercial Grand Var à Toulon, pour 2013. A Strasbourg, le budget d’investissement est de plus de 20 millions d’euros selon Martine Delzenne, directrice générale adjointe du Printemps.

En fait, l’opération strasbourgeoise est bien plus complexe qu’une simple rénovation. Elle concerne tout un groupe d’immeubles dans une opération de rénovation immobilière pilotée par le groupe B&O de Jacques Bennaroch et Denis Oussadon. Il s’agit d’une foncière indépendante qui œuvre généralement dans le domaine de l’immobilier de commerce de pied d’immeuble. A Strasbourg, B&O a tout simplement acquis auprès de l’ancien propriétaire du Printemps, PPR, les murs de l’immeuble intégrant le grand magasin ainsi que divers immeubles autour.

Au final, l’opération donnera vie donc au nouveau Printemps, à des logements, mais aussi à trois nouveaux commerces. L’un de 1500 m2, un deuxième de 900 m2 et un troisième de 500 m2. Ces cellules sont en cours de commercialisation par Michael Sebban, à la tête de Centrale du Commerce, qui en a l’exclusivité. Pour B&O, l’investissement global est de 250 millions d’euros.

Strasbourg, Printemps
L'intérieur du futur Printemps


Le Printemps lui-même entend frapper fort dans une ville au grand potentiel selon François-Xavier Dupont, directeur de la chaîne Printemps. Et où le grand concurrent les Galeries Lafayette a lui-même rénové son point de vente il y a plusieurs années. Déjà, le magasin se remarquera par sa façade, conçue par l’architecte originaire du Bas-Rhin Christian Biecher. Elle sera en quelque sorte “emballée par une enveloppe d’aluminium et de verre avec une couleur dominante champagne. Une seconde peau qui fera de la surface du grand magasin une curiosité en tant que tel. Un pari audacieux qui, après quelques interrogations, a su convaincre les élus strasbourgeois. Et bien sûr les associations et les architectes des Bâtiments de France.

L’intérieur, dont la conception se veut en revanche classique et chic, joue l’effet de paradoxe. Un parti-pris déjà utilisé par le Printemps par exemple à Deauville, où, dans cette station balnéaire, la façade est traditionnellement normande mais l’intérieur farouchement contemporain. Le point de vente, à l’occasion de la modernisation, montera en gamme à l’image de la stratégie pilotée depuis plusieurs années dans l’unité phare du boulevard Haussmann et dans les unités rénovées.

Pour Martine Delzenne, directrice générale adjointe du Printemps, la ville mérite une telle ambition. “C’est la ville universitaire la plus internationale après Paris, souligne-t-elle. Elle compte plus de 800 000 habitants en zone primaire. 54% de la population a moins de 35 ans contre 45% en France. Strasbourg occupe le troisième rang du classement des villes de province à forte population CSP+. Évidemment, c’est aussi le siège des institutions européennes”. A noter que Strasbourg compte aussi des enseignes prestigieuses comme Hermès, Gucci et Vuitton.

L’enseigne de grands magasins table sur une progression de son chiffre d’affaires compris entre 20 et 30%. Elle compte bien aussi augmenter la part de la clientèle étrangère du point de vente. Celle-ci n’est actuellement que de 5%, contre aujourd’hui 30% à Haussmann.

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