Par
AFP
Publié le
31 janv. 2019
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Une agence de l'UE appelle à interdire la quasi-totalité des microplastiques

Par
AFP
Publié le
31 janv. 2019

L'Agence européenne des Produits chimiques (Echa) propose d'imposer une restriction quasi totale sur les microplastiques utilisés intentionnellement dans de nombreux produits du quotidien, des cosmétiques aux engrais, selon un rapport publié mercredi.


Une agence de l'UE propose d'interdire la quasi-totalité des microplastiques - Archiv


Ce rapport, réalisé à la demande de la Commission européenne, est une première étape vers une législation finale vraisemblablement publiée après le printemps 2020, selon l'exécutif européen, qui prévoit notamment entre temps d'organiser une consultation publique.

Les microplastiques sont de minuscules fragments, dont le diamètre est inférieur à 5 millimètres et qui résistent à la biodégradation. Selon les estimations de la Commission, entre 75 000 et 300 000 tonnes de microplastiques se retrouvent dans la nature chaque année au sein de l'UE.

La majeure partie est issue de la fragmentation de déchets plastiques (de pneus par exemple), mais une part « non négligeable » provient de particules utilisées sciemment par différentes industries, souligne la Commission dans un communiqué.

Ces microplastiques « intentionnels » sont ainsi largement utilisés dans l'agriculture et l'horticulture pour des engrais, ou encore dans les cosmétiques (dans les produits exfoliants par exemple), les détergents, les peintures ou encore le matériel médical.

L'exécutif européen suggère aux « secteurs affectés par la restriction » de « suivre la procédure (législative, ndlr) de près et (de) soumettre leur contribution au cours de la consultation publique ».

Dans son rapport, l'Echa s'alarme de la persistance de ces microplastiques dans l'environnement. « La persistance et le potentiel d'effets néfastes ou de bioaccumulation des microplastiques sont préoccupants », écrit l'agence dans un communiqué.

« Une fois libérés, ils peuvent (...) durer des milliers d'années et être pratiquement impossibles à éliminer. Actuellement, il n'est pas possible de déterminer l'impact d'une telle exposition à long terme sur l'environnement », conclut l'Echa.

Les restrictions proposées par l'Echa permettraient selon ses estimations de réduire le volume de microplastiques libérés dans l'environnement de l'UE d'"environ 400 000 tonnes au cours des 20 prochaines années ». Soit environ 85 à 95 % de la diffusion de microplastiques ajoutés volontairement si aucune restriction n'était mise en place.

« L'UE est la première à s'attaquer à tous les microplastiques intentionnellement ajoutés dans les produits, et pas seulement les microperles utilisées dans les cosmétiques », souligne le commissaire européen à l'Environnement Karmenu Vella, cité dans le communiqué.

Certains Etats membres de l'UE interdisent déjà ces microéléments dans les gels et crèmes utilisés en cosmétique.

Il existe peu de données disponibles sur les effets des microplastiques, qui se retrouvent en particulier dans les sols. En raison de leur taille, ils peuvent être « facilement ingérés et ainsi entrer dans la chaîne alimentaire », note l'Echa. « Les effets potentiels sur la santé humaine ne sont toujours pas bien compris », ajoute l'agence scientifique.

L'UE a déclaré la guerre aux plastiques, qui représentent 70 % des déchets qui échouent dans les océans. En fin d'année dernière, les Etats membres et le Parlement européen se sont mis d'accord pour interdire les plastiques à usage unique en 2021.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.