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6 oct. 2022
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Une exposition vibrante célèbre l’or dans la mode d’Yves Saint Laurent

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6 oct. 2022

Après le succès d’ "Yves Saint Laurent aux musées" s’annonce un nouvelle exposition flamboyante autour du travail du légendaire couturier, avec un thème jusqu’ici jamais abordé: l’or dans ses créations. Du 14 octobre au 14 mai 2022, "Gold, les ors d’Yves Saint Laurent" s’invite au musée d’Yves Saint Laurent à Paris, dévoilant une fois de plus ses liens avec l’art, mais aussi sa facette la plus solaire. Une belle manière de célébrer les 60 ans du premier défilé du créateur et les cinq ans du musée qui lui est consacré.


La robe-bijou de l'hiver 1966 est l'une des pièces phares de l'exposition - © David Bailey / Vogue Paris



A quelques jours de l’inauguration, une équipe de choc, tout au féminin, s’active dans les salons de l’hôtel particulier du 5 avenue Marceau, où Yves Saint Laurent installa sa maison de couture à partir de 1974, et qui héberge son musée depuis 2017. En blouse blanche, perceuse et autres outils à la main, chacune de ces spécialistes, de la régisseuse en charge de la gestion de la collection à la scénographe ou à l’experte en soclage, s’affaire devant les œuvres, enfilant à chaque fois leurs gants pour déplacer avec précaution les robes scintillantes du créateur.
 
Dès la première salle, plongée dans le noir, brille l’éclat de l’or à travers les boutons bijoux d’un caban réalisé en 1962, mais aussi des robes entièrement brodées de sequins, les superbes bijoux-corps en cuivre doré créés pour le styliste par la sculptrice Claude Lalanne ou encore ces étincelantes et grandes sculptures murales en argile et or de l’artiste belge Johan Creten.

Tout vibre dans cette exposition, qui montre la mode sous un nouvel angle. Rien à voir avec les habituelles présentations figées sur mannequin. Vêtements et accessoires dialoguent avec les œuvres de différents artistes. "Il ne s’agit pas seulement de choisir des pièces, mais de réfléchir à comment les présenter. Je souhaite mettre en valeur les archives, tout en les faisant résonner avec la création d’aujourd’hui", nous explique la commissaire de l’exposition, Elsa Janssen, qui vient de prendre la direction du musée.
 
Pour cette exposition, elle a construit un parcours autour de cinq thématiques, de l’univers baroque d’Yves Saint Laurent qui emprunte à l’apparat des monarques pour donner le pouvoir aux femmes, aux années festives des Seventies avec des robes de lumière pour aller danser, en passant par les pièces le plus éblouissantes, comme la robe-bijou de l’automne-hiver 1966 entièrement couverte de paillettes or avec ceinture et collier de pierres incrustées en trompe-l’œil.
 
"Cela fait penser aux sarcophages des pharaons ou à un reliquaire. A chaque fois, que l’on étudie une pièce d’Yves Saint Laurent, on comprend l’imaginaire du créateur, qui cite l’histoire de l’art en permanence. En fait, tout se recoupe, c’est parce qu’il s’est imprégné d’art, visitant notamment des églises et Versailles, ou en collectionnant par exemple des bronze du XVe et XVIe siècle, qu’il s’est inspiré de l’or pour ses créations", souligne Elsa Janssen.


Les boutons dorés font office de bijoux dans les vêtements d'Yves Saint Laurent - © Musée Yves Saint Laurent Paris © Matthieu Lavanchy

 
 
Pour l’exposition, la jeune femme a sélectionné une quarantaine de pièces allant de 1962 à 2002, sur les plus de 10.000 inventoriées dans la collection du musée, en majorité des créations haute couture. Une combinaison dorée prêtée par Sylvie Vartan, réalisée par le couturier en 1972, fait aussi son apparition parmi d'autres prêts. Elle a choisi également d’inviter, au côté de Johan Creten, d’autres talents et artistes contemporains pour valoriser au mieux les créations du couturier "afin de célébrer sa modernité et son génie, tout en inscrivant Yves Saint Laurent dans le temps".
 
L’éditrice d’art Anna Klossowski, fille de Loulou de La Falaise, la muse d’Yves Saint Laurent et sa créatrice de bijoux de 1972 à 2002, participe ainsi à l’aventure à travers une installation rayonnante mettant en scène 300 bijoux. Le concepteur sonore Pierre-Arnaud Alunni a, lui, réalisé la bande-son, issue d’archives d’époque, pour la partie "Time to shine" dédiée aux années Palace, tandis que la set-designer Valérie Weill compose de véritables tableaux à partir d’objets d’art et accessoires présentés dans des vitrines comme des cabinets de curiosités.
 
Le parcours prévoit un passage par le studio d’Yves Saint Laurent, laissé dans son état d'origine, avec la bibliothèque, les dessins et photos accrochés au mur et son bureau parsemé de pots encore pleins de crayons. Dans un coin, des rouleaux de tissus dorés scintillants semblent avoir été tout juste choisis pour la prochaine collection, tandis que sur la table de travail, une boîte laissée ouverte est remplie de boutons dorés de tous les types et formes, lisses, bombés, striés, sculptés, strassés. Comme si le créateur venait à peine de quitter les lieux. 
 

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