Valentino devrait frôler le milliard d’euros en 2015

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
10 sept. 2015

Valentino est arrivé à un tournant qui devrait faire entrer sous peu la griffe de luxe italienne dans la cour des grands. Rachetée en 2012 par Mayhoola, société d'investissement appartenant à la famille régnante du Qatar, la Maison de mode est en effet sur le point d’atteindre un chiffre d’affaires de 1 milliard d’euros, anticipant ses objectifs, selon les prévisions du CEO, Stefano Sassi, qui a commenté les résultats du 1er semestre face à la presse italienne.

Sur les six premiers mois de l’année, ses ventes ont bondi de 59 %, atteignant 478 millions d’euros contre 301 millions un an plus tôt. La griffe a dégagé un résultat brut opérationnel (Ebitda) de 87,5 millions d’euros contre 46,7 millions au 30 juin 2014 (+87,3 %), ressortant à 18,3% sur le chiffre d’affaires total.

Le premier marché pour le groupe reste l’Europe, pesant 40 % sur le total des ventes, suivie par l’Asie, comprenant aussi le Japon (36 %), les ventes en Chine ayant progressé de 30 % au 1er semestre, et par les Etats-Unis (23 %).

Après avoir clôturé 2014 sur un chiffre d’affaires de 664 millions d’euros, Valentino est donc plus qu'optimiste pour 2015, bénéficiant bien sûr d’un taux de change favorable, mais surtout de l’excellente rentabilité de ses magasins en propre, en particulier des flagships, « qui font la différence », tels ceux de Hong Kong, New York sur la Ve Avenue et Rome, piazza di Spagna.

Sur les six premiers mois de l’année, la progression des ventes dans les magasins Valentino en gestion directe, à périmètre constant et en excluant les effets de change, a été de 22 %, et ce pour la cinquième année consécutive.

« Contrairement aux autres griffes, nous réalisons aussi d’importantes performances dans les grands magasins », souligne Stefano Sassi. A noter aussi que la distribution en Corée du Sud, Emirats arabes unis, Arabie saoudite et Koweït, jusque-là aux mains de partenaires locaux, est passée sous le contrôle direct de la maison.

Il faut dire que le groupe a beaucoup investi dans son retail, près de 250 à 300 millions d’euros entre 2013 et 2015. En 2014, il a ouvert 45 nouveaux magasins, tandis que pour 2015 sont programmées 20 nouvelles ouvertures.

Enfin, l’autre clé du succès de Valentino est la catégorie des accessoires, qui a vu son poids passer de 30 % du chiffre d’affaires il y a quelques années à 55 % aujourd’hui. La marque a notamment investi dans sa production avec l’acquisition d’un laboratoire pour la fabrication de chaussures en Toscane, le Valentino Shoes Lab, et en créant une joint-venture pour la maroquinerie en Lombardie. Le menswear aussi a enregistré d’excellents résultats.