Par
AFP
Publié le
11 juil. 2019
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Vivarte ne pourra pas honorer sa dette

Par
AFP
Publié le
11 juil. 2019

Vivarte (Caroll, La Halle) ne pourra pas honorer l'échéance de sa dette en octobre et veut activer le mécanisme de transfert de propriété à ses créanciers, a indiqué son président, Patrick Puy, aux Echos, assurant que cette opération n'aurait pas de conséquences sur le plan social.


Patrick Puy - DR


« Nous ne pourrons honorer notre échéance d'octobre initialement d'un montant de 300 millions et dont nous avons déjà remboursé 200 millions grâce aux cessions », a déclaré Patrick Puy dans une interview au quotidien économique à paraître vendredi.

Vivarte a donc proposé à ses créanciers et à ses actionnaires des fonds de dette, réunis jeudi à Londres, « d'activer le mécanisme de fiducie (c'est-à-dire de transfert de propriété, ndlr) prévu dans le cadre de cette renégociation », a-t-il indiqué.

Si cette proposition est acceptée, « les porteurs d'actions actuels perdront leurs titres - pour un montant total de 460 millions d'euros -, les créanciers (d'autres fonds de dette) deviendront actionnaires et l'entreprise n'aura plus de dette », selon Patrick Puy.

Pour expliquer cette situation, le président de Vivarte évoque la crise des « gilets jaunes » qui a eu un « impact dramatique » sur le commerce de détail et a fait perdre à Vivarte « 30 millions d'euros de chiffre d'affaires et 15 millions d'euros de marges ».

De plus, « nous n'avons pas reçu d'offre satisfaisante pour l'enseigne de chaussures Minelli que nous avions mise en vente ». « Or, cette cession était importante pour rembourser une partie de notre dette », ajoute-t-il.

En revanche, « la probabilité de céder Cosmoparis et San Marina dans de bonnes conditions est très élevée ». « Nous pourrions signer en septembre, pour une clôture des opérations en décembre », assure-t-il.

Selon Patrick Puy, cette situation n'aura pas de conséquences sur le plan social, « au contraire même, n'ayant plus de dette, Vivarte pourra investir davantage dans son développement ». « Demain, il n'y aura plus qu'un seul objectif: la valorisation des actifs. »

Le groupe de distribution, au terme d'un plan de restructuration de trois ans qui l'a vu se séparer de la plupart de ses enseignes, avait annoncé en décembre dernier avoir réduit ses pertes de 305 à 122 millions d'euros au terme de l'exercice 2017-2018 clos au 31 août.

L'annonce de Vivarte, qui avait déjà concédé avoir souffert du mouvement des « gilets jaunes », intervient au lendemain de la publication d'études qui avaient laissé penser que le tissu des entreprises françaises avait traversé plutôt mieux que prévu la série de manifestations parfois violentes, synonymes de rideaux baissés pendant les week-ends dans de nombreux centres-ville et zones commerciales.

Selon le cabinet Altarès, 209 procédures de sauvegarde ont ainsi été engagées entre avril et juin, en baisse de 11,8 % par rapport à la même période de l'an passé. Les liquidations judiciaires directes ont quant à elles reculé de 4,4 % (8 387 procédures), tandis que les redressements judiciaires sont quasiment restés stables (3.751 procédures, +0,3 %).

En outre, Bercy avait annoncé la mise en place d'aides aux entreprises pour leur permettre de faire le « dos rond » pendant la crise. Selon la Direction générale des entreprises (DGE), ce dispositif mis en place par Bercy a permis un étalement de plus de 112 millions d'euros d'échéances sociales et de 104 millions de créances fiscales.

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.