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12 févr. 2019
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Gucci demeure la machine à cash de Kering en 2018

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12 févr. 2019

Gucci se confirme comme « la colonne vertébrale » de Kering, comme l’a qualifiée le patron du groupe de luxe, François-Henri Pinault ce mardi, à l'occasion de la conférence sur la publication des résultats annuels. Et de rappeler que la marque avait atteint ses objectifs avant l’heure avec un chiffre d’affaires de 8,28 milliards d’euros en 2018, s’envolant de 33,4 % en données publiées et de 37 % en comparable alors que les bases de comparaison étaient déjà très élevées l’an dernier.


Gucci, printemps-été 2019 - © PixelFormula


« Gucci a livré une nouvelle année exceptionnelle avec une croissance saine et très équilibrée », s’est réjouit l’entrepreneur. Avec une progression des ventes de 28 % en comparable au quatrième trimestre et « un très bon début d’année », la griffe pilotée par Marco Bizzarri et son directeur artistique Alessandro Michele voit son avenir en rose.

D’autant que les ventes dans ses boutiques en propre ont bondi de 38 % à périmètre comparable et à prix plein (+29 % au quatrième trimestre) « sur toutes les catégories de produits, dans toutes les régions, et auprès de toutes les clientèles par nationalité et par âge », a souligné le directeur financier, Jean-Marc Duplaix. Pour leur part, les ventes en gros ont augmenté de 31 %. A noter aussi l’équilibre atteint entre les collections permanentes, représentant 70 % de ventes totales, et les nouveaux produits qui vont nourrir la ligne de carry-over dès que leur succès se confirme.

Cette croissance du chiffre d’affaires a joué à plein sur le résultat opérationnel, alors que Gucci continue à investir, avec un bond de 54,2 % par rapport à 2017, à 3,275 milliards d’euros en 2018, atteignant une marge de 39,5 % sur l’année. La maison a ainsi a enregistré ainsi un nouveau record de profitabilité l'an dernier, assurant plus de 80 % du bénéfice opérationnel de Kering, qui s’élève à 3,944 milliards d’euros.

Véritable fer de lance de la galaxie Kering, Gucci continuer d’afficher de fortes ambitions. Le groupe a confirmé l’objectif d’atteindre un chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros à terme. L’ambition est « de faire mieux que le marché, de croître deux fois plus vite que le marché, qui devrait progresser hypothétiquement de 5 à 6 %. Pour Gucci, c’est réalisable, en tenant compte certes d’un environnement plus complexe. Il est très probable que Gucci soit capable d’atteindre une marge opérationnelle de 40 % si nous restons dans cette hypothèse de croissance », explique Jean-Marc Duplaix.

La maison milanaise veut également « dépasser le milliard d’euros de chiffre d’affaires sur Internet ». Cette dernière ne donne pas le chiffre actuel de son e-commerce, mais indique que ses ventes en ligne, qui représentent 6 % des ventes retail, ont grimpé de 70 % en 2018 et que, par ailleurs, elles sont encore en dessous de la moyenne en Chine, ce qui leur assure une marge de progression avec une clientèle « touchant toutes les classes d’âge ».


Une image de la nouvelle campagne shootée par Glen Luchford - Gucci ph


Pour François-Henri Pinault, Gucci est loin d’avoir exprimé tout son potentiel. En particulier en ce qui concerne les parfums et la beauté gérés par Coty. « Cette licence est encore particulièrement modeste. Nous réalisons 400 millions d'euros avec Coty. Sur ce segment, nous voulons livrer de meilleures performances, a appuyé le dirigeant après la présentation dans un entretien avec des journalistes. Nous ne pouvons nous contenter de cela car nous sommes sur une catégorie d'accès à l'univers d'une marque de luxe. Nous nous sommes rapprochés des équipes de Coty. Nous travaillons avec eux plus en amont sur les jus, le packaging, les campagnes, afin d'avoir la meilleure cohérence créative entre les univers. Gucci a vocation à avoir une approche globale du soin et du maquillage ». Des collections qui doivent entrer sur le marché cette année.

Autre levier de développement, le lancement d’une ligne de haute joaillerie, « qui renforcera encore le positionnement très haut de gamme de Gucci ». De même, la maison veut se renforcer dans le travel retail, où elle est « sous-représentée », l'objectif étant d'atteindre sur ce réseau au moins 10 % du chiffres d’affaires total.

La stratégie d’efficacité commerciale de la marque lui a permis d’atteindre une rentabilité en magasin de 40 000 euros au mètre carré en 2018. Cette stratégie passe surtout par la rénovation des boutiques avec le nouveau concept d’aménagement conçu par Alessandro Michele, qui a permis de présenter davantage de catégories de produits et de mieux les assortir. Il faudra encore deux à trois ans pour rénover tout le parc avec ce concept appliqué jusqu’ici à 43 % du réseau.

Gucci dénombrait 540 magasins monomarques fin 2018 avec 11 nouvelles unités par rapport à l’année précédente. « Le réseau est d’ores et déjà stable, mais nous travaillons sur sa qualité en termes de taille des boutiques via des extensions et améliorations des emplacements », conclut François-Henri Pinault, qui souligne aussi comment « la plus grande internalisation de la chaîne d’approvisionnement a permis de mieux adapter l’outil industriel à la hausse des volumes avec une plus grande qualité, tout en réduisant les délais de mise sur le marché des produits ».

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