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Clémentine Martin
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18 juin 2019
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Arcadia trouve un accord avec ses créanciers

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Clémentine Martin
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18 juin 2019

Les créanciers d'Arcadia se sont mis d'accord. Selon la procédure britannique du "company voluntary arrangement" (CVA), l'équivalent du concordat préventif français, ces derniers ont approuvé le 12 juin dernier le plan de restructuration du géant de la distribution britannique (Topshop/Topman, Miss Selfridge, Burton, Dorothy Perkins et Wallis) en vue d'éviter la faillite ou une potentielle dissolution du groupe.


Topshop


Dans le cadre cet accord, l’actionnaire majoritaire du groupe, la femme de Sir Philip Green, Tina Green, s'engage à investir 50 millions de livres supplémentaires en actions dans Arcadia, lesquelles s'ajoutent aux 50 millions de livres déjà versées il y a environ deux mois. L’entreprise réduira par ailleurs de moitié ses versements aux fonds de pension (à 25 millions de livres) dans le cadre d’un accord avec le régulateur des pensions.

Arcadia a également pris la décision de placer sa filiale américaine sous administration. Selon un article du Retail Challenge daté du 17 juin, cette mesure est d'ores et déjà contestée par des bailleurs locaux, qui craignant que leurs droits contractuels soient remis en cause, ont annoncé vouloir intenter une action en justice contre le président d’Arcadia, Sir Philip Green. Deloitte a été nommé administrateur de la filiale Arcadia USA, une entité basée au Royaume-Uni exploitant les onze magasins Topshop aux Etats-Unis, notamment à New York, Miami, Las Vegas et Chicago.

Outre cette affaire, les difficultés sont loin d’être terminées pour l'homme d'affaires Philip Green et son directeur général Ian Grabiner, qui doivent faire face à la concurrence des acteurs de la vente en ligne, au Brexit, à la hausse des loyers, mais aussi aux enjeux environnementaux de plus en plus prégnants dans la mode.

Après la réunion avec les créanciers mercredi dernier, Ian Grabiner a déclaré : « Après plusieurs mois de discussion avec nos actionnaires principaux, de réflexion et de partage de nos projets de redressement, nous pouvons affirmer que l’avenir d’Arcadia, de nos milliers de collègues et de nos nombreux fournisseurs s’annonce déjà plus radieux. À partir d’aujourd’hui, grâce à une structure adéquate permettant de réduire nos dépenses et de créer une base financière stable pour le groupe, nous allons pouvoir mettre en œuvre un plan de redressement pour relancer notre croissance à travers nos canaux de vente en gros et digital, tout en maintenant notre réseau de boutiques au cœur de notre offre. »

La procédure de CVA est conditionnée à la fermeture de quelque 50 boutiques, en plus de celles déjà fermées ces dernières années, certaines enseignes du groupe étant davantage visées que d'autres.

L'analyste Chloe Collins, de GlobalData, explique : « Même si le CVA d’Arcandia a été approuvé, certains bailleurs doutent de l’avenir du groupe. Les principales marques, Topshop et Topman, sont toujours populaires auprès des millennials, mais d’autres comme Miss Selfridge et Dorothy Perkins ne sont plus adaptées au marché ultra-saturé de la mode et n’ont que peu de chances de survie, entraînant une défiance des bailleurs qui se demandent si d’autres enseignes ne leur offriraient pas plus de perspectives d’avenir. »

Pour sortir de l'œil du cyclone, Arcadia compte notamment sur l'essor de ses ventes en ligne. Selon Chloe Collins, la décision d’inclure Topshop et Topman à l'offre d'Asos dans le cadre du plan de redressement est « intelligente pour accroître la portée de la marque, surtout à l’étranger. Mais il est crucial que les 60 millions de livres investies dans le développement des plateformes digitales d’Arcadia soient utilisées pour proposer des moyens de livraison compétitifs et pratiques pour rivaliser avec Asos et drainer du trafic sur les sites en propre. »

Selon l'analyste, les 75 millions de livres investies par Philip Green dans le réseau physique d’Arcadia dans le cadre de cet accord « vont être trop fragmentées, car malgré les fermetures envisagées, Arcadia aura toujours un portefeuille d’environ 500 boutiques, lesquelles ont été négligées pendant bien trop longtemps et ne peuvent plus lutter contre la concurrence actuelle qui favorise le shopping expérientiel. »

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